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     Afrique NOIRE 
 dominations 
et esclavages

 [ 2 ]     De  DA'AMAT  à  AKSOUM 

      vers 800 av. J.-C. -  700  ap. J.-C. 
 

 Peinture murale de la cathédrale Sainte-Marie-de Sion à Aoxum (Church of Our Lady Mary of Zion), sur le thème du prophète Samuel domptant un lion. L'église d'origine, rebâtie à plusieurs reprises, a été exécutée à la demande du premier roi chrétien d'Axoum, Ezana, vers 340.  Entourée de légendes, elle est censée abriter l'arche de l'alliance biblique de l'Ancien Testament, qui contiendrait les tables des Dix Commandements, et qui aurait été, transportée  à Axoum par Menelik, fils du roi Salomon et de la reine de Saba. 

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Il y a quatre grands royaumes en ce monde, Le premier est celui de Babylone et de la Perse. Le deuxième est le royaume des Romains. Le troisième est celui des Axoumites. Le quatrième est le royaume du Nil.  

Mani (Manès, 216 - v. 276),  Kephalaia.    10
 

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Gravures rupestres avec bétail (chèvres, vaches, boeufs à grandes cornes...), de style arabo-éthiopien,  Grotte de Laga Oda, massif du Tchertcher, près de la frontière du Kenya (cf. carte), Ethiopie, vers - 1200 à  300   (mélange de stylesbasé sur Červíček, 1971)

 

   

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Carte de l'Ethiopie avec royaumes de Da'amat (Daamat) d'Aksoum et de l'Arabie du Sud (Yémen)

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Carte du Tigré (Tigray)  et du centre de  l'Erythrée,  avec les principales cités  du  Da'amat  et d'Aksoum 

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Da'amat

 

 

 

                                 Statue féminine assise  

"reproduction en pierre d'un naos de procession" (Pirenne) ? Reposoir d'une statue de culte ?  (cf. De Contenson, 1987), avec écriture sud-arabique sur le socle.    

                       Addi-Galamo (A. Gelemo), Tigré, Ethiopie  

 

                                            vers - VIe -Ve siècle

        Musée National d'Addis-Abeba, Ethiopie                                                              

Nous ne connaissons pas l'organisation sociale des ancêtres éthiopiens de la fin du IIe  jusqu'au milieu du Ier millénaire avant notre ère et qui produisent différentes traditions de céramiques.  Ils occupent le Golfe de Zula (Adoulis, céramique sahélienne), les montagnes autour d'Asmara en Erythrée (céramique du  Hamasien), sur le plateau qui va de Senafe à Adigrat (céramique d'Agame) ou encore les collines qui courent de Hadwa à Aksoum (céramique du Tigré).  Une tombe richement dotée, ou encore des signes de hiérarchie au niveau de la taille des peuplements nous suggèrent tout juste des signes  de développement de formes d'inégalité et de statuts  sociaux autour d'Asmara, mais l'organisation collective semble primer et les chefs, établis de manière temporaire. Cinq monolithes à Kaskasé (Keskese), au centre de l'Erythrée, semblent, au contraire indiquer l'émergence du leadership d'un homme fort  (Fattovitch, 2014).  

Au milieu du premier millénaire avant notre ère, les sociétés semblent passer d'un seul coup à une société hautement hiérarchisée dans les régions montagneuses de Yeha,  où on a trouvé des tombes richement dotées et des bâtiments monumentaux exécutés dans un style sud-arabique.  Des sculptures plus raffinées apparaissent, mais aussi des sceaux de terre cuite, pierre ou bronze, qui indiquent les formations d'entités politiques et administratives, ou encore des armes de bronze, de cuivre ou de fer sont utilisées par les élites   (Anfray, 1963 ; Fattovich, 2009, 2014)

 

Le royaume de Saba (Shéba) dans l'actuel Etat du  Yémen, à la fin du VIIIe siècle avait été dirigé par un prince conquérant,  le grand moukarrib  Karib'il Watar, fils de Dhamar‘alî, qui a étendu son hégémonie politique et culturelle, par la guerre et par alliances, sur l'ensemble des royaumes de l'Arabie du Sud, au Yémen, dont les plus importants étaient Hadramout, Qtabân, Awsân et Ma'în (cf carte en exergue).  Saba était alors devenu le vecteur d'une culture dominatrice par sa langue, son panthéon religieux, son architecture et, alors que se développait le commerce des aromates,  elle ambitionnait de contrôler le commerce caravanier très lucratif de l'encens et de la myrrhe destinés non seulement aux régions arabes, mais aussi à la Méditerranée et à la Mésopotamie (Arbach, 2010).  

 

C'est l'historien juif Flavius Josèphe à la fin du premier siècle (Antiquités Judaïques), qui évoque le premier le  fait que les Sabéens avaient franchi ce que les Romains appelaient Sinus arabicus (Golfe arabique) et les Grecs Ἐρυθρὰ Θάλασσα, Erythrà Thálassa, La Mer Rouge (d' ἐρυθρός , e̍rythrós,  "rouge", en grec, d'où nous vient le mot Erythrée, où on place possiblement l'ancien pays de Pount (Punt, Phut), le pays de cocagne aux yeux des anciens Egyptiens).  Passant probablement par le port de Zula (Adoulis),  les Sabéens auraient étendu leur hégémonie sur le continent africain pour occuper une partie de ce qui deviendra l'Ethiopie (appellation d'origine grecque elle aussi, cf  Au pays des Imazhigen, d'Elissa à Ptolémée), principalement dans la région du Tigré  et du centre de l'Érythrée et  régner à la fois sur un nouveau royaume éthiopien appelé Da'amat (D'mt en écriture consonnantique, Da'mat, Daamat, , Di'amat) vers - 700 - 250) et le royaume de Saba, au Yémen. Cependant, nous allons voir que l'ensemble des recherches archéologiques et historiques brossent un portrait plus complexe de cette  réalité socio-historique, qui rappelle un peu celui que les historiens avaient longtemps brossé à propos des Hyksos en Egypte (cf  Afrique Noire, I, Antiquité), dépeints comme de grands conquérants asiatiques, alors qu'ils étaient en réalité des groupes immigrés de marchands, nous l'avons vu, devenus assez puissants pour s'emparer du pouvoir . 

 

Saba : Un royaume de légende célèbre porte ce nom, dont la reine aurait rencontré le roi juif Salomon, au Xe siècle avant notre ère,  cf. Bible, Ancien Testament, 1er Livre des  Rois : 10, 1-13 ; 2e Livre des Chronique, IX : 1-12). La visite de la reine de Saba auprès du roi Salomon sera reprise par le Coran dans le chapitre de  "La Vache", sourate XXVII. 

moukarrib   : moukarrab, dérivé de la forme mkrb : "fédérateur". 

"En Arabie, il semblerait que le mkrb soit un magistrat chargé de veiller au respect de règles communes à l'ensemble des tribus sudarabiques, concernant notamment la sécurité collective (sacralité des temples, sûreté des entrepôts, des marchés et des caravanes, etc.); ce serait la raison pour laquelle le titre de mkrb ne se trouve pas dans deux royaumes simultanément." (Robin et De Maigret, 1998) 

 

Les inscriptions éthiopiennes rapportent aussi un autre titre de souveraineté, celui de mlk : "malik" : roi,  en arabe (Kammerer, 1929 ; Robin et De Maigret, 1998) 

Yémen :  "Si le terme Yamanat apparaît au IVe siècle, son acception reste ambiguë et ne semble pas désigner l’actuel Yémen. Ce terme apparaît dans la titulature des souverains ḥimyarites dans la formule « roi de Saba’, dhû-Raydân, Ḥaḍramawt et Yamanat ». Yamanat, dans cette formule, désignerait une région du Yémen actuel plus que l’ensemble de l’Arabie du Sud. La même objection est valable pour le terme al-Yaman au cours de la période médiévale. Il reste tout un travail à faire pour définir ce qu´al-Yaman signifie aux époques données et dans le vocabulaire des historiographes des dynasties qui se sont suivies et ont régné en Arabie du Sud" (Klarić, 2008). 

 

Au milieu du premier millénaire avant notre ère, il semblerait qu'on passe d'un seul coup à une société hautement hiérarchisée dans les régions montagneuses de Yeha,  où on a trouvé des tombes richement dotées et des bâtiments monumentaux exécutés dans un style sud-arabique.  Des sculptures plus raffinées apparaissent, mais aussi des sceaux de terre cuite, pierre ou bronze, qui indiquent les formations d'entités politiques et administratives, ou encore des objets et des armes de bronze, de cuivre ou de fer sont utilisées par les élites (Anfray, 1963 ; Fattovich, 2009, 2014). Différents objets d'agriculture retrouvés dans des tombes de notables : sceaux en bronze probablement pour le marquage des bêtes, outils agricoles comme les faucilles, suggèrent que la propriété du bétail et le contrôle symbolique de l'agriculture étaient des marques importantes de l'autorité de ces dirigeants locaux  (Fattovich, 2014)  

 

De nombreux signes indiquent l'enrichissement de divers chefs assez conséquent pour leur permettre d'imposer leur pouvoir dans le centre érythréen et l'est et le centre du Tigré, qui adoptent le plus souvent divers traits de la culture sudarabique, notamment la langue sabéenne, par stratégie politique.  Celle-ci permet sans doute à ces leaders d'instaurer une autorité institutionnelle, de faciliter les échanges multiculturels et de démontrer leur légitimité face aux autres forces politiques en présence  (Fattovich, 2014) 

 

Divers indices ont permis aux archéologues de comprendre qu'il ne s'agissait nullement d'une colonisation militaire des princes d'Arabie.  Tout d'abord, il faut souligner l'absence "presque totale de mention de souverains sudarabiques" (Robin et De Maigret, 1998), qui, avec d'autres caractéristiques de la culture de Da'amat, nous le verrons, exclut l'idée d'un pays sous le joug d'une puissance étrangère.  Cependant, l'écriture utilisée à Da'amat, dite sud-arabique (sudarabique), provient bien de l'autre côté de la Mer Rouge et a indubitablement été importée par des immigrants sabéens. Les plus anciennes attestations de l'écriture sud-arabique datent de la fin du IIe millénaire avant notre ère, sur les bases de l'alphabet de 29 lettres inventé en Syrie et en Palestine vers le XIIIe siècle avant notre ère. Cette écriture se diffuse dès les Xe-IXe siècle, à peu près au même moment où fleurissent les écritures du Proche-Orient, en Phénicie et en Palestine, particulièrement (Arbach, op cité).   

 

Les inscriptions trouvées dans le temple de Yeha, la capitale,  mais aussi  à Kaskasé, Matara, Addi-Gelemo, ou encore, Addi-Kaweh, Enda-Tcherqos et Seglamen,  nous révèlent les noms des plus anciens rois de l'époque pré-axoumite, des environs du Ve siècle : Waran Haywat, Radam, Rabah, Laman (W’rn Hywt, Rd'm, Rbh, Lmn), tous issus de l'onomastique sémitique d'Ethiopie, inconnus de la péninsule arabique, tout comme ceux d'un certain nombre de divinités : Naraw, Sadaqan, Saman, Raba, Shayan et Yafaam (Nrw, Sqdn, Smn, Rb, Syhn, Yfmt, en écriture sud-arabique) cotoyant des divinités sabéennes indiquées à la fin des inscriptions royales : Astar, Almaqah, Dhât-Himyam et Dhât-Baadan  (Anfray, 1990)

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D'autre part, "la mention de Saba' dans le titre de deux des trois fédérateurs de Da'mat suggère une union étroite avec Saba', sinon une tutelle de cette dernière" (op. cité), Cette double influence indigène et exogène est confirmée par l'ensemble des productions culturelles, qui désigne au moins deux groupes d'influence dans cette période pré-axoumite de l'Ethiopie. Autre élément typique absent de l'épigraphie sudarabique de la même époque, l'association du nom de l'épouse à celui du roi, qu'on trouve à différente reprise : là encore, on pense aux traditions nubiennes, où les reines nubiennes, les Candaces, sont parfois associées à leurs époux (cf. Le royaume de Méroé).  

L'orientaliste néerlandais Abraham Johannes. Drewes (1927-2007) avait déjà noté (Drewes, 1962),  que les inscriptions retrouvées au Tigré à l'époque de Karib'il Watar se divisaient en deux groupes, l'un d'écriture sabéenne classique,  très minoritaire, et l'autre, d'une graphie plus fruste et des apports dialectaux, appartenant à la population autochtone du royaume de Da'amat, dont on n'est pas très sûr qu'elle soit à  l'origine de la langue guèze (ge'ez), la langue classique de l'Ethiopie parlée plus tard à Axoum. C'est cette langue sudarabique mâtinée d'un certain nombre de structures inconnues en  sabéen (Schneider, 1972),   que l'on retrouve dans une trentaine de documents retrouvés dans le temple hypostyle de Yeha, le plus ancien monument connu de l'Ethiopie, daté du Ve siècle avant notre ère, sans doute l'ouvrage d'architectes du Jawf, dans le nord de l'Arabie.  Certains chercheurs s'appuyant sur des inscriptions de Gobo Shela (Goboshela/ Haoulti-Melazo) ou de Yeha (Yeka), par exemple, mentionnant l'emploi d'architectes, de maçons, de tailleurs de pierre, de négociants sabéens, venus de Saba, principalement des grandes cités de Mâ'rib et de Sa'naa, la capitale,  minimisent le nombre de Sabéens résidant sur le territoire éthiopien, ce qui conforterait l'idée d'une culture largement autochtone, avec des élites se réappropriant des éléments culturels sabéens  pour des raisons politiques.  Ainsi, beaucoup de chercheurs mettent l'accent sur l'ensemble des facteurs  internes (contrôle des terres arables et des ressources minières) et externes (contrôle du commerce et des échanges) de développement des inégalités sociales (Fattovitch, 1990 ; Munro-Hay, 1991 ; Keall, 2004 ; Phillipson, 2009).  Cependant, cette influence sud-arabique n'est pas du tout nouvelle dans la région, elle se serait développée depuis la fin du IIe millénaire (Fattovitch, 1992). 

 

Les productions artistiques du Da'amat confirment tout à fait le métissage des cultures observé déjà par l'écriture.  La chercheuse Jacqueline Pirenne,  a particulièrement pointé du doigt les diverses influences qui ont traversé ce moment pré-aksoumite. Tout d'abord, l'art sabéen du Tigré présente différents types de monuments "inconnus au Yémen (naos de statue, grands autels à encens cylindriques) et qui sont plus beaux que ceux du Yémen; enfin, il s'y marque une influence méroïtique, absente au Yémen"  (Pirenne, 1989). 

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                Autel  à encens, brûle-parfum  

 

    pierre,     Addi-Galamo (A. Gelemo), Tigré, Ethiopie  

 

             fin du premier millénaire avant notre ère

     Musée National d'Addis-Abeba, Ethiopie                                                              

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      Statue  votive féminine

                  déesse ?

Au cou large collier avec pectora ;l, aux poignets, quadruple bracelet torique, qui devaient être recouverts de vrais bijoux précieux, dont certains (anneaux et boucles d'oreilles) ont été retrouvés sur le site

                 

 

           pierre    H  140 cm 

                                          

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          Niche,  naos de la statue  

 

  bas-relief latéral gauche de la niche, avec frise de bouquetins (ibex), emblème comme le taureau (auquel  les pieds du meuble font allusion) du dieu sabéen Almaqah ; dignitaire (grande talle), dont les objets qu'ila en main ne sont pas clairement identifiés (éventail et massue ?) et dont le nom, Rafash, est indiqué sous sa forme consonnantique RFŠ, au-dessus de sa femme : sa  bien plus petite taille nous rappelle son infériorité sociale, si répandue dans la culture patriarcale. Remarquez les formes plantureuses, comme celle de la "déesse" qui rappellent les Candaces méroïtiques (cf. Le Royaume de Méroé)  

 

               Haoulti (Hawulti, Hawllti),    Ve  - IVe siècle avant notre ère

                       Musée National d'Addis-Abeba, Ethiopie                                                              

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On peut aussi ici citer l'exemple la belle statue d'Addi-Galamo qui ne rappelle les cultures orientales que par  la stature assise  (cf. image en exergue).  Il en va de même du plus ancien monument de grande taille retrouvé au Tigré, à savoir le temple d'Almaqah (Ilumquh) à Yeha, datant du VIIe ou VIe siècle avant notre ère (Robin et De Maigret, 1998), , dont l'aspect général est proche de structures sud-arabiques, mais dont le plan ne se retrouve dans aucun bâtiment du Yémen, rappelle Pirenne (op. cité). Alessandro de Maigret rappelle tout de même que le temple qu'il a dégagé à Yathill (actuelle Barāqish), au Yémen, ressemble trait pour trait à celui de Yeha, à l'état de vestige aujourd'hui : "Presque tout y est comparable: le plan, les proportions, l'organisation intérieure, les propylées monumentaux, le système de couverture, l'appareil ou le type de pierre. Les différences sont, somme toute, relativement mineures :des chapelles plus nombreuses à Baraqish; l'ajout d'un étage et des dimensions plus grandes à Yéha. A première vue, il paraît vraisemblable que le Grand Temple de Yéha suit fidèlement un modèle sudarabique"   (Robin et De Maigret, 1998).  

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 Entre le IVe siècle avant et le Ie siècle après notre ère, s'écoule une période proto-axoumite dont on se sait presque rien, faute de témoins archéologiques, sans que l'on en connaisse la raison.  On sait que de petits états se forment en Erythrée et autour d'Aksoum, à Kidane Mehret, Medogue, Biete Giorgis (Beta Giyorgis),  etc., et certains chercheurs avancent que la désintégration du Da'amat  est la conséquence de celle du commerce sabéen,  ajouté peut-être à un coup porté sur le commerce en Mer Rouge sous les Ptolémées d'Egypte, au IVe siècle avant notre ère (Woldeyohannes, 2015). Dans tous les cas, les traditions, la culture du Da'amat n''ont pas disparu puisqu'on les retrouve de différentes manières à la période axoumite : procédés de construction, symbolique religieuse, établissements axoumites installés sur des sites préaxoumites, écriture, etc., en même temps qu'apparaissent progressivement des traits radicalement différents qui indiquent la fermentation d'une nouvelle culture  (Anfray, 1990).

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Aksoum

 

 

Inconnue de Pline au Ier siècle, qui ne la cite pas dans son Histoire Naturelle,  le nom d"Axoum nous est connu au IIe siècle, par le Périple  d'Erythrée (cf. Afrique Noire I, Antiquité),  qui évoque un nom de roi pour la région, Zoskalès, puissant et avide roi abyssinien, qui parle le grec, qui deviendra autour de cette époque la langue de cour à Aksoum. D'ailleurs,  une inscription nous parle du roi Sembrouthe mais son nom est écrit en grec et nous ne connaissons pas son équivalent dans la langue du pays, le guèze.  Aksoum est aussi citée dans la Géographie du savant alexandrin Claude Ptolémée (Κλαύδιος Πτολεμαῖος, Kláudios Ptolemaios). Pline évoque, par contre le port d'Adoulis, carrefour commercial important pour plusieurs nations, en particulier pour l'ivoire, la corne de rhinocéros, les écailles de tortue, ou encore, les peaux d'hippopotame,  l'obsidienne,  mais aussi les esclaves, dont les Troglodytes et plus généralement, les Ethiopiens alimentaient le marché ("emporium Troglodytarum, edam Aethiopum").  On retrouve là le commerce des esclaves que nous avons évoqué pour toutes les périodes de l'histoire de l'Afrique noire, depuis la haute antiquité, avec, cette fois des informations soulevant peut-être la question du racisme, de la couleur de peau.  Drewes supposait en effet que les "termes ‘dm et slm, dans les textes royaux d’Enda Tcherqos (Enda Čerqos)» à) traduits par Roger Schneider et Manfred Kropp comme "Les rouges et les noirs", pourraient désigner simplement des peuples de couleurs de peau différentes (Kropp et Stroomer, 2019).  Pourtant l'histoire éthiopienne plus récente apporte cependant un certain nombre d'éléments qui tendent à montrer que ces termes n'étaient pas neutres.  On opposait  les "hommes rouges" (saba qayh) libres et civilisés aux esclaves noirs (tsalim barya) péjorativement appelés shanqella, shankella ou encore adone, adonn (relatif à des populations somaliennes Dube et Shabeli), et certains chercheurs avancent que déjà, au temps d'Aksoum, le simple préjugé de couleur, associé alors à la faiblesse militaire des Nubiens, faisaient à nouveaux des habitants de Nubie victimes toutes désignées pour les chasseurs d'esclaves (Patterson, 1992 ; Tibebu, 1995) Le sujet n'est cependant pas très clair, puisque la stèle trilingue  d'Ezana évoque des Nobas rouges et noirs, populations nubiennes identifiées respectivement aux Nobates rouges du nord de la Nubie et aux Nobates noirs, plus au sud, et tout laisse à penser que ces Nobates se sont alliés pour combattre le royaume axoumite qui devenait trop puissant, et qui avait déjà, probablement avant le règne d'Ezana, soumis le royaume de Méroé (Kasu) qu'Ezana considérait déjà comme une dépendance d'Aksoum (Museur, 1969).

 

Troglodytes  Les Grecs, en particulier Hérodote, Diodore ou Agatharchide (Agatharcide, - IIe s., Sur la Mer Rouge, v. -145) appellent ainsi péjorativement les populations éthiopiennes qui habitent la côte africaine de la Mer Rouge (appelée La Troglodytique), qu'ils estiment barbares, sauvages, qui doivent plonger pour manger (s τρώγω (manger) et δύω (plonger)) ou plonger dans un trou (e τρώγλη (trou) et du verbe δύω (plonger), comme ceux des abris rocheux, des grottes (Lamesa, 2019).  Hérodote les rabaissaient au rang de bêtes sauvages qui ne parlaient pas mais poussaient des cris (Hérodote, Enquête, IV, 197).  Pied-de-nez, à l'histoire, ceux qui étaient selon l'historien grec,  les "plus rapides à la course de tous les hommes sur qui nous entendons faire des récits(op. cité, 183).  ne sont plus vus comme des animaux véloces, mais comme de grands champions de marathon ! 

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  Basilique de Beta Samati, IVe siècle, à 9.5 km au NE  de Yeha  (Harrower et et al., 2019)

C'est environ de 200 de notre ère que date la première inscription du mot Aksoum en langue éthiopienne, liée au règne d'un roi puissant nommé Gadar ou Gadarat / Gdr, Gdrt   (Anfray, 1990 ;  Woldeyohannes, 2015).  C'est l'époque où le système d'écriture éthiopien évolue sur ses bases sud-arabiques pour former progressivement une écriture qui transcrit sa propre langue, le guèze et aboutit à son propre alphabet vers le IVe siècle  (Polosa, 2021).  Par-delà la Mer Rouge, les souverains aksoumites conquièrent progressivement les provinces sud-arabiques.  Gadar, soumet les provinces sabéenne et himyarite et établit une importante garnison à Zafar, capitale de Himyar, au sud-ouest de la péninsule arabique (Caquot, 1965 ; Woldeyohannes, 2015 ; Munro-Hay, 1991)

 

On passe alors d'un coup (d'un point de vue de la connaissance historique), des temps obscurs ("dark ages") de Munro-Hay (1991), à une période brillante, où une nouvelle puissance éthiopienne, Aksoum, se lance non seulement à la conquête de territoire éthiopiens. Une inscription bilingue, en guèze et en grec, narre les conquêtes du souverain axoumite dans la région d'Agame, au Tigré.  Elle était inscrite sur un trône qu'a pu voir et recopier Cosmas Indicopleustès dans sa Topographia Christiana, qui contient aussi la mention d'Axoum sur une carte symbolique : 

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Cosmas Indicopleustès, Topographia Christiana,                                                       547,

 

                        manuscrit du IXe s., f. 15v, 

                                                             

                Bibliothèque du Vatican, gr. 699

La mention d'Axoum se trouve près du coin en haut à droite du cadre de couleur. 

C'est l'époque où le système d'écriture éthiopien évolue sur ses bases sud-arabiques pour former progressivement une écriture qui transcrit sa propre langue, le guèze et aboutit à son propre alphabet vers le IVe siècle  (Polosa, 2021).  Par-delà la Mer Rouge, les souverains aksoumites conquièrent progressivement les provinces sud-arabiques.  Gadar, soumet les provinces sabéenne et himyarite et établit une importante garnison à Zafar, capitale de Himyar, au sud-ouest de la péninsule arabique (Caquot, 1965 ; Woldeyohannes, 2015 ; Munro-Hay, 1991)

 

On ne peut pas ne pas mentionner le passage du polythéisme au monothéisme en Ethiopie à partir de l'évangélisation de Frumentius (Frumence), devenu premier évêque d'Axoum en 357/358, jusqu'à l'établissement officiel du christianisme par la conversion du roi Ezana (Aïzan, fils d'Ousanas, règne de 320 à 350 environ), car, nous avons déjà vu que la religion fait partie des enjeux très importants de la domination des peuples depuis la haute antiquité. C'est par "la puissance du Seigneur et par la grâce de son fils Jésus-Christ" qu'il affirme dominer ses ennemis et piétiner la tête de ses adversaires, fait-il inscrire après sa conversion dans un récit hagiographique gravé sur une grande stèle (v. 350), narrant sa campagne militaire victorieuse contre les Nubiens du Royaume de Koush, à la manière de la pierre de Rosette, au moyen de trois langues différentes : le grec, le sabéen et le guèze, dont l'écriture continue d'évoluer. 

 

 

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Très rapidement, le christianisme imprime sa marque un peu partout sur les monuments, la littérature, ou encore la monnaie, dont les symboles permettent de définir l'appartenance à une époque  païenne ou chrétienne  (Woldeyohannes, 2015).  Sur des pièces de monnaie des VIe et VIIe siècles, on peut lire  des formules comme : "joie et salut du peuple", "paix au peuple" (Anfray, 1990), dont ne sait pas toujours à quel point elles se sont réalisées , si ce n'est que la paix ne fut pas réellement troublée dans le royaume d'Axoum et que ce n'est pas la guerre qui l'a conduit à décliner. 

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 Aksoum, pièces en or frappées sous le règne du roi  Ezana,  alors païen, vers 300-320, où persistent des symboles anciens : l'effigie royale placée au bord de la monnaie, le disque et le croissant sudarabiques, en haut.  

Le roi  Ezana, converti ensuite au christianisme, vers 320-350, imprime la marque de la nouvelle religion, adoptée pleinement par la famille royale, précise Rufin d'Aquilée (Rufinus Aquileiensis) , Tyrannius Rufinus, Rufino di Concordia (344/345–411, cf Gadja, 2009)  : quatre croix à équidistance, mais aussi, une effigie du souverain déplacée au centre d'un disque.   

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Le royaume éthiopien, "véritable propagateur du christianisme" (Polosa, 2021)  a permis en particulier le développement d'une importante communauté chrétienne dans l'oasis de Najran. Mais le christianisme n'est pas le seul mouvement monothéiste à repousser le polythéisme dans le sud arabique :  Des communautés juives  y sont installées, qui sont bien intégrées à la société sud-arabique, ont probablement une place dans l'élite socio-économique. On peut alors se demander si cette situation sociale privilégiée n' y a pas joué en faveur de la promotion de la religion juive qui sera associée au pouvoir  sous le règne de Yūsuf -ʿAsʾār Yathʾar (Dhu Nuwas, 523-528), qui élèvera le judaïsme au rang de religion principale et fera subir une  persécution brutale aux communautés chrétiennes de Najran (Polosa, 2021).  Cette violence servira de prétexte au roi éthiopien Caleb pour envahir de nouveau la province himyarite et la vassaliser

 

 

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On comprendra aisément que cette domination entraîne un développement sans précédent du royaume éthiopien, du IIIe au VIIe siècle,  qui commerce jusqu'à l'Inde. Ceylan ou la Chine. Elle nourrit les conquêtes successives qui conduisent les armées d'Aksoum jusqu'en Perse, et dont le prophète Mani sera témoin (cf. citation en exergue). Témoin de cette puissance, les ruines de palais, comme celui de Dungur (Dongour, résidence du roi Caleb au VIe siècle, cf. image plus bas), d’Enda Mikael, (E. Michael, E. M. Efoy), Enda Sem’on,  ou Ta’akha Maryam, tout autour de la capitale.  Fouillé par Anfray en 1972,  ce dernier est traditionnellement appelé palais de la reine de Saba, identifiée à Makeda. On trouve aussi dans les grandes cités des maisons  de notables qui se sont enrichis de cette nouvelle donne, en particulier dans la capitale Aksoum ou à Matara,  des bâtiments à plusieurs étages, entourées  de jardins. On peut y ajouter des temples, mais aussi de grandioses monolithes révélés par l'archéologie, tout comme la moisson de monnaies de cuivre, d'argent et surtout  d'or, frappées sous le règne du roi Endubis, dès 270 à Aksoum,   "le seul Etat africain des temps anciens, en dehors des dépendances romaines, qui a eu le pouvoir de frapper sa propre monnaie nationale"  (Munro-Hay, 1991), ce que poursuivront ses successeurs,  Aphilas, Wazeba, Ella-Amida (nom de titulature royale Ousanas, gravé sur les monnaies), Ezana, ainsi jusqu'au célèbre Caleb (Kaleb, Khaleb) et ses fils, à la suite duquel commencera le déclin du royaume d'Axoum

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Site de May-Hedja à Aksoum, à destination probable de la noblesse, comprenant sept stèles (appelées parfois obélisques), dont la célèbre stèle du roi Ezana, ici au centre.  Si ces stèles sont certainement à caractère funéraire, aucun tombeau extérieur ni  hypogée n'a pu être trouvé au cours des fouilles archéologiques.  Monumentales, elles sont composées de néphélinite à tingaïte et de basalte, et comptent parmi les plus importants monolithes du monde. Elles sont ornées en particulier de portes et de fenêtres sculptées en trompe l'oeil et de décors en feuille de vigne.    La plus grande a été brisée, ayant probablement manqué de fondation nécessaire à supporter sa taille colossale : 33 mètres de haut, 3.80  x 2.35  m à la base, pour un poids d'environ... 600 tonnes ! 

 

 On trouve ce type d'obélisque à différents endroits, comme  Gudit (près de Dongour) ou à Beta Seneti, dans la région de Yeha. 

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Henry Salt (1780-1827),  aquatinte ,"The obelisk at Axum", in  "Twenty-four Views in St. Helena, the Cape, India, Ceylon, the Red Sea, Abyssinia, and Egypt",  London;  William Miller, 1809

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"Une définition de « l'architecture du pouvoir » peut sembler simple : l'architecture est la preuve matérielle de l'inégalité sociale et du pouvoir des élites au sein d'un groupe humain, de la communauté locale à l'empire, jusqu'à l'État-nation moderne. La construction d'édifices monumentaux et de tombes souligne, en fait, une organisation politique de plus en plus centralisée avec des gouvernants et des chefs capables de gérer une main-d'œuvre importante et de redistribuer les ressources à travers la population conformément à une échelle hiérarchique bien établie (les pyramides de l'Égypte ancienne étant les exemple le plus typique. Cette définition est cependant réductrice même si elle est cohérente avec les archives archéologiques. L'« architecture du pouvoir » est un phénomène à multiples facettes, nécessitant différents niveaux d'analyse et d'interprétation (chacun générant une cascade de problèmes spécifiques) pour être correctement compris afin de décrire la contribution de l'architecture pour fixer la cognition de la hiérarchie. dans l'esprit des gens et transformer l'acceptation de l'inégalité en un modèle culturel de la population. En particulier, quatre aspects majeurs concernant la relation de l'architecture avec les inégalités sociales, le pouvoir, le paysage et l'espace social ont pu être distingués, fournissant à l'enquête des bases plus solides.

 

(...) L'architecture est directement liée à ce processus dans la mesure où palais, temples, tombeaux et mégalithes peuvent être considérés comme la matérialisation de différences de rôle, de statut, de richesse et de dépense énergétique entre les membres d'un groupe humain et/ou entre groupes humains. En particulier, les preuves archéologiques et ethnologiques suggèrent que les grands monolithes et les maisons rituelles caractérisaient les sociétés basées sur la réussite ; les temples étaient typiques des sociétés principalement; et les palais étaient la marque des royaumes et des empires.."  

(...) L'architecture est liée à la pratique du pouvoir car les bâtiments et les tombes sont des dispositifs matériels externes stimulant des changements psychologiques dans l'humeur et les sentiments du peuple et peuvent être considérés comme « symboles constitutifs » de l'autorité institutionnelle. En particulier, les constructions monumentales telles tandis que les palais, les temples et les tombeaux imposent une perception de l'existence d'un leadership puissant sur le peuple, générant un sentiment de sujétion à l'observateur. Forteresses et autres installations militaires montrer aux autres la présence d'une armée forte pouvoir pour les dissuader de se révolter. Les villes ordonnées sont un dispositif matériel pour inspirer à partir du sommet un sentiment de hiérarchie sociale et de contrôle du calendrier des activités de la cité."   (Fattovich, 2014).

L'archéologue Rodolfo Fattovich (1945-2018) pointe ici un des points les plus importants de la domination, à savoir comment  et pourquoi les élites, au travers de l'Etat centralisé, ont forgé les outils de leur pouvoir, en l'occurrence ici, l'architecture, si importante tout au long d'une grande partie de l'histoire humaine, pendant laquelle où une grande majorité des gens ne  savaient ni lire ni écrire, quelle que soit la civilisation concernée. En conséquence, les monuments, les rites religieux, les fêtes, le décorum, les images, etc.,  mais aussi tout ce que cette organisation induisait (séparation des espaces élitistes clos et protégés des lieux publics ouverts, en particulier),  devaient imprimer  régulièrement et durablement dans les têtes un ordre social prégnant et incontournable. Un certain nombre d'objets retrouvés, comme des pointes de flèches ou des tombes d'archers semblent indiquer un rapprochement des pouvoirs Aksoum et de Nubie entre 350 et 550 environ, par l'idéologie royale, le symbolisme militaire en particulier (Fattovitch, 2014). Après la conversion chrétienne d'Ezana, l'idéologie élitiste et royale privilégie la construction de tombes monumentales et se rapproche progressivement de la culture byzantine : couronnes similaires, églises surplombant la cour royale, hypogées de style martyrium, l'apparition sur les monnaies du roi assis sur son trône, par exemple.  

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Fresque dite des six rois, dont quatre sont mentionnés : l'empereur Byzantin Justinien II, le roi wisigoth d'Espagne Roderic, l'empereur sassanide Chosroes et le négus d'Aksoum, appelé Asama ibn Abjar, On trouve l'appellation de "négus" sur les inscriptions sud arabiques depuis le IIIe siècle. 

 

Château ommeyade de Qasr Amra (Qusair Amra), règne d'Al-Walid II, vers 723-743, actuelle Jordanie.

                           

 

 

 

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