“ לחסל Détruire
להרוג Tuer
לגרש Expulser ”
al-Nakba, 3
septembre- décembre 1948
Le drame palestinien
LE LIVRE NOIR
DU
SIONISME (VI)
نكبة
Sandra Watfa, Liban
Illustration de son recueil graphique sur la Nakba : Palestinians ongoing dispossession ("La dépossession continue des Palestiniens"), White Magic Studios, Maple Publishers, mai 2023.
Al-Qudayriyya (Quderiya, Sheikh al-Rumi) est une nouvelle fois attaquée. Sa capture cause 32 morts et le village est détruit par explosions. Le moshav de Kahal (Kachal), est construit en 1980 sur les terres du village. (Abu Sitta, 2010 : 96 ; Zochrot : al-Qudayriyya).
mi-septembre
Déjà occupée à la mi-mai, Jaffa est progressivement détruite dans son ensemble, partiellement ou complètement selon les endroits. L'armée israélienne y pratique un pillage estimé quotidiennement à 30.000 livres. Certaines maisons sont détenues par ceux qui les ont accaparées en premier (Segev, 1984 ; Al-Aref, 1956-1958, vol.1, pp. 250-268 ; Palumbo, 1987).
16 septembre
Deuxième plan de partage proposé par Bernadotte : "dans lequel la Transjordanie annexerait le Néguev, la Judée et la Samarie. La confédération entre Israël et la Transjordanie proposée lors du premier plan du 27 juin 1948 disparaît du nouveau plan. Ce plan prévoit un État juif sur la Galilée. Il propose également le passage de Jérusalem sous contrôle international et le rapatriement (ou dédommagement) des réfugiés juifs et arabes, dans chaque État nouveau devant être créé. Au sujet des réfugiés, Bernadotte écrit : « Ce serait offenser les principes élémentaires que d'empêcher ces innocentes victimes du conflit de retourner à leur foyer, alors que les immigrants juifs affluent en Palestine et de plus menacent de façon permanente de remplacer les réfugiés arabes enracinés dans cette terre depuis des siècles ». Il critique « le pillage sioniste à grande échelle et la destruction de villages sans nécessité militaire apparente. »"
Wikipedia : Folke Bernadotte ; (citation du Rapport intermédiaire du Médiateur de l'Organisation des Etats-Unis pour la Palestine, Assemblée générale, 3e session, Supplément n°11 (A/648),
17 septembre
Assassinat de F. Bernadotte, organisé par Yehoshua Zettler, commandant de la section du Lehi de Jérusalem (op. cité).
env. 23 octobre
Al-Qubayba (Al-Qubeiba, Ramla), à quelques km au SO de Ramla, déjà occupée le 27 mai par la Brigade Givati (cf. partie IV), est durement touchée jusqu'en juin. Dans une réunion de Cabinet, Bechor Shitrit (1895-1967), ministre des Affaires des Minorités, a exposé le sujet des destructions de village. Ytzhak Gvirtz (Gvirts, 1928-2010), qui appartenait à la division religieuse (mais bien armée) du Lehi, qui était aussi directeur du Département de la Propriété des Absents a traité des questions financières que soulèvent les destructions de villages. Dans une lettre adressée à Shitrit, Gvirtz affirmera qu'il était "prêt à accepter la proposition selon laquelle nous ne voulons pas le retour des Arabes dans ces villages." (21 juillet 1948. 75. ISA, MMA, 297/5 ; Khalidi, 1992 )
Sur les ruines du village, les Israéliens élèveront la même année celui de Kfar/Kefar Gevirol (K. Gvirol), et sur ses terres, la colonie de Ge'alya (Galia), un moshav fondé par des immigrants de Bulgarie.
division religieuse : "La plupart de la formation a été effectuée la nuit afin de permettre aux étudiants de la Yeshiva de poursuivre leurs études religieuses. Parallèlement aux combats, les membres de la Division religieuse priaient en public, donnaient des cours de Torah et le samedi, organisaient des fêtes de Shabbat festives avec des chants de Shabat et des cours de Torah." (Freedom Fighters of Israel Heritage Association, FFI Lehi, notice biographique).
Nouveau massacre, cette fois à Al-Dawayima (Ad-Dawayima, Dawaimeh), à moins de 10 km à l'ouest d'Hébron (carte D), par le 89e bataillon de la 8e Brigade blindée de Moshe Dayan, et ses trois colonnes de tanks, selon des témoins, commandée par Yitzhak Sadeh et appuyée par la Brigade Givati.
80 à 100 villageois, selon certains historiens, sont abattus dans leur maison ou dans la mosquée, alors que le mukhtar, Hassan Mahmoud al-Hudeib, a dressé une liste de 455 victimes, chiffre corroboré par celui que la garnison égyptienne de Bethléhem a câblé : "les Juifs ont massacré 500 hommes, femmes et enfants", tandis que le consul-général américain parlait quant à lui de 500 à 1000 habitants "alignés et abattus à la mitrailleuse" (Morris, 2004 : 469). On rapporte des actes horribles comme des têtes d'enfants brisées avec des bâtons, des meurtre de vieilles dames, de mère avec son enfant et de viols (Palumbo, 1987 : 12 ; Mahmoud al Hudeib, "Al-Dawayimah Village", 1985 ; A. Atharbeh, Al-Dawayimah, pp. 212-216, Birzeit Research Center, The Palestinian Destroyed Villages, 21 April 1997 ; Khalidi, 1992 : 213-216 ; Benvenisti, 2000 : 153 ; Morris, 2004 : 469 ; "Terror in Dawayima : Testimony of Rushdieh al Hudeib" (fils du précédent), dans "Palestine : Memories from 1948", ed. Conti and Alcantara, Hesperus, 2018. , pp 67- 75. ; Abdel Jawad, 2007 : 89)
En 1955, le moshav d'Amatzia (Amatsya, Amazya) sera fondé sur les ruines du village (Khalidi, 1992 : 213-216).
Le 7 novembre 1948, une discussion générale a lieu au sein du Conseil d'Etat provisoire israélien (qui a précédé la Knesset, entre mai 1948 et avril 1949) sur les atrocités de la guerre, et la question d'al-Dawayima est évoquée. Le ministre de l'agriculture (1948-49), Aharon Zisling (Aaron Cisling, Cizling ; A. Tzizling, 1901-1964), appartenant au Mapam, réagissant probablement, selon Morris, à une lettre reçue de Shabtai Kaplan, a déclaré : « Je n’ai pas pu dormir de la nuit… C’est quelque chose qui détermine le caractère de la nation. . . Les Juifs ont eux aussi commis des actes nazis.» (Khalidi, 1992 : 213 ; Morris, 2004 : 488). Le soldat et journaliste S. Kaplan a en effet écrit une lettre, découverte par l'historien israélien Yair Auron, qui va dans le sens des autres témoignages du massacre de Dawayima. Kaplan soutient ce que nous savons maintenant très bien, à savoir que, loin de l'idéologie diffusée de la "pureté des armes" de Yitzhak Sadeh, cette tuerie de masse faisait partie d'un "système d'expulsion et de destruction" qui avait un objectif clair : "Moins il reste d'Arabes, mieux c'est." (Jonathan Cook, "Decades on, Israel tries to bury its darkest times", The National [quotidien publié à Abou Dhabi, Emirats Arabes Unis, depuis 2008], 22 mars 2016).
cf. aussi : Adam Raz, Classified Docs Reveal Massacres of Palestinians in '48 – and What Israeli Leaders Knew, article d'Haaretz du 9 décembre 2021 : traduction complète sur Association France Palestine Solidarité : "Des documents confidentiels dévoilent des massacres de Palestiniens en 48 – et ce que les dirigeants israéliens savaient".
Dawayima, vestiges du sanctuaire (maqâm) de Cheikh Ali
Opération Yoav (Yo'av), dite aussi Opération Dix Plaies, qui est concentrée sur la région désertique au sud du pays, le Néguev (Negev, Naqab), que les Israéliens voudraient conquérir, cherchant en premier lieu à éloigner les forces égyptiennes des voies entre Beer-Sheba, Hébron et Jérusalem. L'opération doit son nom à Yitzhak Dubno, nom de code Yoav, officier supérieur du Palmah et décédé dans une attaque aérienne des forces égyptiennes contre le kibboutz de Negba le 21 mai 1948. les Dix Plaies font bien sûr référence au récit biblique des dix plaies envoyées par Dieu en châtiment aux Egyptiens pour le fait de retenir le peuple juif en captivité (Livre de l'Exode, chapitres 7 à 12). L'opération est menée principalement par la brigade Givati, appuyées ponctuellement par les brigades Yiftach et Negev, ou encore le 89e bataillon de la 8e blindée (comme à Beer-Sheba ou Dawayima).
OPERATION YOAV, env. 15 / 22 octobre 1948
sources principales : Khalidi, 1992 ; Morris, 2004
date
localité
commentaires
Bayt Tima
(Beit Tima)
A quelques km au sud du précédent (mais carte D). Après une tentative infructueuse d'infiltration le 9 février, la Brigade Givati occupe un village quasi-désert (les gens ont fui), après un bombardement aérien et d'artillerie lourde, commencé dès la mi-octobre contre beaucoup d'objectifs de cette opération.
19/20
octobre
Hulayqat
Au sud du précédent. Des habitants avaient déjà fui de terreur (comme ceux de Kawkaba) après le massacre des fermiers du village proche de Burayr, le 13 mai (Morris, 2004 ; cf. partie IV). Les Israéliens reprirent le village le 8 juillet mais furent chassés par les forces égyptiennes qui subirent de grosses pertes à la nouvelle bataille du 20 octobre, ce qui permit selon l'écrivain égyptien Abd al-Mun'im, "à l'ennemi d'ouvrir une route vers ses colonies au sud et de devenir une sérieuse menace pour nos forces". (Khalidi, 1992 : 104)
20 octobre
Kawkaba
A l'est d'Ashkelon (carte C). Selon les Egyptiens, le village fut occupé par Israël le 14 juin, au mépris de la trêve. Abd al-Mun'im rajoute que les habitants ont été expulsés par la même occasion. Le moshav Kokhav Michael (Mikha'el) sera fondé sur les terres du villages en 1950, par des immigrants juifs irakiens.
Beer-Sheba
(Beer-Sheva, Bir-a- Saba, Beersheba)
Alors une petite ville (carte D) à grande majorité arabe en 1948 avec environ 4000 habitants, la population sera massivement expulsée par I'Etat israélien, qui en fera une des grandes villes du pays (6e rang, env. 204.000 habitants). A noter qu'une opération parallèle, nommée "Python", a été menée tout spécialement dans la région entre Beer-Sheba et Hébron, en particulier Al-Qubeiba (Kubeiba) et Dawaima.
Occupation de Beer-Sheba (carte D) par le Palmah, qui commet plusieurs massacres, causant la mort de 19 civils pour le premier, puis de 20 soldats égyptiens qui s'étaient rendus et étaient donc prisonniers et pas moins de neuf enfants et d'une mère, gravement blessée. Les massacres s'accompagneront de pillage et du vol de plusieurs tracteurs (Abu-Sitta, op. cité).
22/23
octobre
Ra'na
Dans le district d'Hébron (carte C), à une trentaine de km à l'est d'Ashdod. Beaucoup d'habitants, comme dans d'autres villages sur les collines autour d'Hébron, prirent le chemin de l'exode avant l'arrivée des troupes israéliennes. Le kibboutz de Gal On avait été établi sur les terres traditionnelles du village en 1946.
Zikrin
A une vingtaine de km à l'est d'Ashkelon (carte C). Déjà sévèrement attaqués le 6 août (cf. partie V), une partie des habitants avaient fui, les autres seront expulsés par la suite.
Kidna
(Kudna)
Au sud-est du précédent. Comme dans tous les autres villages de cette opération, les habitants ont été expulsés. La colonie de Paggit, fondée en 1952, qui semble avoir disparu, puis le kibboutz Beit Nir (Beyt Nir), fondé en 1955, l'ont été en accaparant des terres du village.
23 octobre
Ajjur
A quelques km au NE du précédent. Déjà touchée par les assauts israéliens à partir des 12-15 juillet (cf. partie V), à la suite de quoi avaient eu lieu les premiers exodes des habitants. Les terres du village seront accaparées par les Israéliens pour établir cinq colonies : Les moshavot d'Agur, en 1950, de Tirosh, en 1955, de Tzafirim et de Giv'at Yesh'ayahu (Givat Yeshayahu), en 1958, et enfin, le village communautaire de Srigim-Li On (Yichouv Kehilati), en 1960.
23/24
octobre
Dayr al-Dubban
(Deir al-Dubban)
Au SO du précédent. Le moshav de Luzit a été implanté sur les terres du village, en 1955.
24 octobre
Bayt Jibrin
(Beit Jibrin)
21 km au NO d'Hébron (carte D). Défendu par le 1er bataillon de l'armée égyptienne sur la ligne de front la séparant de l'armée israélienne. Par ici, beaucoup d'habitants se réfugient dans des caves historiques, surtout après les bombardements aériens sur le village, à compter du 18 octobre. Le porte-parole de l'armée israélienne dira que "durant des opérations pour couper les routes, certaines localités étaient si affaiblies que les prendre était une chose qui semblait évidente." (Khalidi, 1992 : 210). C'est une des rares fois où Ben Gourion refusera à Yigal Allon (à sa demande) de faire sauter quelques maisons (Morris, 2004 : 354). Morris ajoute : "Cependant, habituellement, il faisait le choix de l'omission. Par exemple, sa longue entrée sur la réunion du 18 août, sur la question du retour des réfugiés, au cours de laquelle plusieurs des participants s'extasient sur la nécessité de détruire les villages, omet simplement toute mention du sujet." (op. cité). Encore plus intéressant : Morris, toujours, rappelle en comparaison les entrées du Journal de Weitz (III, 331) et le protocole de réunion de Ya'akov Shimoni pour montrer que Ben Gourion s'était volontairement censuré sur le sujet dans son propre journal. Comme beaucoup de grands criminels de guerre, Ben Gourion connaissait parfaitement la dimension éthique indéfendable de son action.
La colonie israélienne de Beit Guvrin (Beyt Guvrin, Beit Jubrin), un kibboutz, s'est implanté en 1949 sur les terres spoliées du village .
28 octobre
Al-Qubayba
(Hébron)
Au SO du précédent. Selon Morris, la dépopulation du village fait suite à l'assaut. Le moshav de Lakhish (Lachish) sera implanté sur les terres du village en 1955.
Isdud
Au sud d'Ashdod (carte C). Menacée depuis le 15 mai par des raids israéliens, du fait de sa position sur la ligne de front précitée, défendue encore ici par Gamal Abd al Nasir (Abdel Nasser), le village, au sud d'Ashdod, est visé les 2/3 juin, par une "fusillade meurtrière", autour du village, selon le New York Times, puis un autre assaut, les 9/10 juin, où semble-t-il, les "Renards de Samson" ont opéré (Pour la tuerie du mois d'août, cf. partie V), Comme d'autres villages de la région depuis le 18 octobre, Isdud est bombardée sans retenue pendant trois jours (New York Times 19 octobre, 29 octobre 1948).
A l'est du village, sur ses terres, seront établis les moshavim de Bnei Darom (Bene D.), en 1949 (m. shitufi, de Sde Uziyahu (Uzziyyahu, Uzijahu) et de Shtulim (Shetulim) en 1950, et Gan HaDarom (Ha-Darom), en 1953.
23/24
octobre
Dayr al-Dubban
(Deir al-Dubban)
Au SO du précédent. Le moshav de Luzit a été implanté sur les terres du village, en 1955.
fin octobre
Arab al-Jubarat
(tribu bédouine du Neguev)
Tueries indiscriminées au sein de cette tribu (cf. Abu Sitta, 2010).
A Dawayima, 80 à 100 villageois, selon certains historiens, sont abattus dans leur maison ou dans la mosquée, alors que le mukhtar, Hassan Mahmoud al-Hudeib, a dressé une liste de 455 victimes, chiffre corroboré par celui que la garnison égyptienne de Bethléhem a câblé : "les Juifs ont massacré 500 hommes, femmes et enfants", tandis que le consul-général américain parlait quant à lui de 500 à 1000 habitants "alignés et abattus à la mitrailleuse" (Morris, 2004 : 469). On rapporte des actes horribles comme des têtes d'enfants brisées avec des bâtons, des meurtre de vieilles dames, de mère avec son enfant et de viols (Palumbo, 1987 : 12 ; Mahmoud al Hudeib, "Al-Dawayimah Village", 1985 ; A. Atharbeh, Al-Dawayimah, pp. 212-216, Birzeit Research Center, The Palestinian Destroyed Villages, 21 April 1997 ; Khalidi, 1992 : 213-216 ; Benvenisti, 2000 : 153 ; Morris, 2004 : 469 ; "Terror in Dawayima : Testimony of Rushdieh al Hudeib" (fils du précédent), dans "Palestine : Memories from 1948", ed. Conti and Alcantara, Hesperus, 2018. , pp 67- 75. ; Abdel Jawad, 2007 : 89)
En 1955, le moshav d'Amatzia (Amatsya, Amazya) sera fondé sur les ruines du village (Khalidi, 1992 : 213-216).
Le 7 novembre 1948, une discussion générale a lieu au sein du Conseil d'Etat provisoire israélien (qui a précédé la Knesset, entre mai 1948 et avril 1949) sur les atrocités de la guerre, et la question d'al-Dawayima est évoquée. Le ministre de l'agriculture (1948-49), Aharon Zisling (Aaron Cisling, Cizling ; A. Tzizling, 1901-1964), appartenant au Mapam, réagissant probablement, selon Morris, à une lettre reçue de Shabtai Kaplan, a déclaré : « Je n’ai pas pu dormir de la nuit… C’est quelque chose qui détermine le caractère de la nation. . . Les Juifs ont eux aussi commis des actes nazis.» (Khalidi, 1992 : 213 ; Morris, 2004 : 488). Le soldat et journaliste S. Kaplan a en effet écrit une lettre, découverte par l'historien israélien Yair Auron, qui va dans le sens des autres témoignages du massacre de Dawayima. Kaplan soutient ce que nous savons maintenant très bien, à savoir que, loin de l'idéologie diffusée de la "pureté des armes" de Yitzhak Sadeh, cette tuerie de masse faisait partie d'un "système d'expulsion et de destruction" qui avait un objectif clair : "Moins il reste d'Arabes, mieux c'est." (Jonathan Cook, "Decades on, Israel tries to bury its darkest times", The National [quotidien publié à Abou Dhabi, Emirats Arabes Unis, depuis 2008], 22 mars 2016).
cf. aussi : Adam Raz, Classified Docs Reveal Massacres of Palestinians in '48 – and What Israeli Leaders Knew, article d'Haaretz du 9 décembre 2021 : traduction complète sur Association France Palestine Solidarité : "Des documents confidentiels dévoilent des massacres de Palestiniens en 48 – et ce que les dirigeants israéliens savaient".
Dawayima, vestiges du sanctuaire (maqâm) de Cheikh Ali
fin oct./
début nov.
Dayr Sunayd
12 km au sud d'Ashkelon (carte D). Déjà éprouvé par une bataille, le 19 mai, des forces égyptiennes victorieuses (que raconte Nasser, alors jeune officier), le village subit des bombardements aériens depuis les 15-16 octobre, particulièrement sévères le 21. Au nord, du village, s'établira le kibboutz de Yad Mordechai (Y. Mordekhay), en 1949.
4 novembre
Hamama
Près des quartiers nord d'Ashkelon (carte C). Le quotidien Filastin rapporte que le village subit différentes attaques en janvier, notamment celles de colons de Nitzanim, une première le 22 janvier, qui blessent 15 paysans, don deux sérieusement, puis une seconde, le 24, qui ouvre le feu sur les villageois, faisant un mort et un blessé. Le 17 février, c'est un groupe de villageois attendant le bus Hamama-Isdud qui est visé, blessant deux personnes (Filastin 23 janvier, 25 janvier, 18 février 1948). Les bombardements aériens incessants finiront de faire fuir la population, en même temps que la retraite des colonnes égyptiennes, le 28 octobre. Le village était encore occupé par beaucoup de réfugiés qui avaient fui Isdud et sa région. Le massacre de Dawayima, selon Morris, causé au même moment, aurait précipité des exodes massifs. Le kibboutz de Nitzanim a été fondé en 1943 sur des terres traditionnelles du village, changé en Kfar (Kefar) HaNoar Nitzanim ("Jeune village Nitzanim") en 1949, le moshav de Beit Ezra (Beyt E.) s'implante en 1950,
4 novembre
Al-Jiyya
Au sud d'Ashkelon (carte C). Les moshavot de Ge'a (Gea) et Beit Shikma (Beyt Shiqma) ont été établis sur ses terres respectivement en 1949 et 1950.
Al-Jura
(Gaza)
L'établissement de la ville d'Ashkelon, en 1948, se fera en partie sur les ruines du village.
Al-Majdal
(Gaza )
Comme le précédent, c'est en partie sur ses ruines que se fonde Ashkelon. Sur des terres du village seront établis les moshavot de Mash'en et de Nir Yisrael (Israel) en 1949, de Berekhya (Brehya), en 1950, et le village de Kfar Silver, en 1957.
Début novembre
Hiribya
(Hirbiya)
A 14 km au nord de Gaza (carte D). Le kibboutz de Zikim (Ziqim), fondé en 1949, et celui de Karmia (Karmiyya), établi en 1950 par un gar'in de Nahal issu d'Hashomer Hatzaïr, dont les membres, venant de France et de Tunisie, avaient été entraînés à Beit Zera, en Galilée (carte A).
gar'in : (garin, plur : gar'inim, garinim : "graines") : groupe de Juifs étrangers ou israéliens de 18 à 23 ans qui vivent à l'étranger et font le choix de vivre en Israël pour servir dans l'armée israélienne, après quoi ils sont intégrés à un programme qui les prépare à l'avance à intégrer la culture juive (langue, histoire, culture), à la sauce idéologique sioniste, bien entendu, comme cela a déjà été souligné plusieurs fois.
Les Nahal garinim, litt. "graines de Nahal", désignent des groupes estampillées "nahal" : terme formé de l'acronyme Noar Halutzi Lohem : "Jeunesse pionnière combattante", désignant un programme alliant service militaire et colonie agricole, dans laquelle les appelés servent en groupes dans diverses institutions civiques liées à l’éducation, l’agriculture, la formation, etc. Créé en août 1948 par Ben Gourion, à la demande de la jeunesse israélienne, le système nahal a fondé un certain nombre de colonies sur ce principe, qui ont continué de prospérer par la suite.
4/5 novembre
Bayt Jirja
A l'est du précédent (carte C).
5 novembre
Barbara
Depuis janvier le village est victime de l'entreprise terroriste sioniste, comme de très nombreuses localités arabes, que ce soit un bus passant à travers le village et ouvrant le feu, ou le 12 janvier, selon Filastin, le mitraillage des fenêtres d'une école, alors vide, ou encore le 10 avril, des tirs sur des paysans plantant dans leurs champs, blessant l'un d'entre eux et suscitant la riposte d'une milice villageoise. Bombardé à partir du 15 octobre, un certain nombre d'habitants ont fui ou ont été expulsés. Les moshavot shitufi Mavki'im et Talmei Yaffe (Talmey Y.) seront fondés sur leurs terres, respectivement en 1949, par des immigrants hongrois, et 1950, par des immigrants polonais et roumains.
L'Opération Ha-Har ("La Montagne"), est menée par l'IDF contre les villages au sud-ouest de Jérusalem, avec les Brigades Harel et Etzioni. Elle a pour objectif "d’élargir le corridor israélien vers Jérusalem et de le relier au territoire occupé dans les collines d’Hébron." ("Opération ha-Har', Interactive Encyclopedia of the Palestine Question).
OPERATION HA-HAR, 18 / 24 octobre 1948
source principale : Khalidi, 1992 ; Morris, 2004
date
localité
commentaires
19 octobre
Dayr Aban
(Deir Aban)
A 21 km à l'ouest de Jérusalem (carte C). Le village a subi plusieurs attaques : le 17 janvier, lors d'un raid punitif en réponse à l'embuscade de Kfar Etzion (cf. partie IV) et le 20 mars, avec des échanges de tirs toute la journée avec la colonie de Hartuv, auj. disparue.
Les forces égyptiennes furent trompées par un stratagème des Israéliens, qui, au moyen d'un phonographe et des haut-parleurs diffusèrent des bruits de mitrailleuse, ce qui, en plus de vrais tirs d'artillerie et de mortiers "Davidka", mit en déroute les Egyptiens. Les habitants ont été expulsés.
Quatre colonies ont accaparé des terres du village : Le kibboutz de Tzor'a (Tzora), fondé en 1948, les moshavim de Mahseya (Machseya) et de Yish'i (Yishi) ainsi que la ville de Bet Shemesh (Beit, Beyt S.), en 1950.
20
octobre
Beit Jamal
(Beit Jimal)
Quelques km au SO du précédent. Village occupé mais préservé, où vit une communauté chrétienne de la congrégation des Salésiens. Après cette occupation, la Brigade Givati s'est rendue, semble-t-il, à Beit Jibrin dans le cadre de l'Opération Yoav.
22
octobre
Bayt Nattif
Au sud du précédent. Village stratégique, qui contrôlait la route de Bethléhem passant par Ajjur et Jibrin, utilisée par les forces égyptiennes. Les habitants avaient fui en grande partie.
Quatre colonies seront établies sur leurs terres : Le kibboutz Netiv HaLamed-Heh ("Voie des 35" : cf. embuscade de Kfar Etzion, du 14 janvier dans partie IV), en 1949 ; Le moshav religieux d'Aviezer (Avi'ezer) et les moshavim de Roglit, et de Neve Michael, en 1958, ces deux derniers fusionnant plus tard en un seul, portant le nom de ce dernier,
20 octobre
Zakariyya
(Zekharya)
A l'ouest du précédent. De manière très exceptionnelle, les villageois n'ont été expulsés qu'en juin 1950, sans coercition, et le nouveau moshav fondé juste après à sa place reprendra son nom, Zekharia (Zekharya).
21 octobre
Jarash
Petit hameau au NE du précédent.
Sufla
A l'est du précédent.
Bayt Itab
(Beit Itab)
A 18 km à l'ouest de Jérusalem. Comme d'autres localités du corridor de Jérusalem, le village a été pris juste après la deuxième trêve. Le moshav de Nes Harim s'établira sur des terres du village en 1950.
21 octobre
et suivants
Al-Walaja
Au NO de Bethléhem. Bastion de la puissante famille Darwich, défendu par les Egyptiens. Il semble que la prise du village, comme ceux de Beit Safafa et de Beit Jala (cf. ci-dessous) ait fait partie d'une opération corollaire à celle d'Ha-Har pour contrôler la ligne de chemin de fer du corridor de Jérusalem, Jérusalem-Tel Aviv, l'opération Yekev ("vignoble"), dirigée par Moshe Dayan. Le moshav d'Amminadav (Aminadav) sera créé en 1950 sur les terres du village (Zochrot, al-Walaja). Batir
Beit Safafa
(Bayt Safafa)
village voisin de Malha qui deviendra un quartier sud de Jérusalem, à cheval sur Jérusalem E et O (carte C), sur la ligne verte (cf. partie IV).
Beit Jala
(Bayt Jala, B. Jallah)
Ville arabe chrétienne de Cisjordanie, au sud du précédent. L'Etat israélien y a confisqué beaucoup de terres pour la fondation de colonies : Le village communautaire de Har Gilo, en 1968 ; la ville de Gilo, en 1970 et le quartier de Givat HaMatos, construit illégalement au sud de Jérusalem-Est à partir de 1991.
19/24
octobre
Burayj
(Bureij)
Petit hameau isolé à l'ouest de Bet Shemesh. Les habitants ont été expulsés et déplacés de force dans des villages de la seconde moitié du corridor de Jérusalem.
Le moshav agricole Sdot Micha (Sedot Mikha) sera établi par des immigrants du Maroc, sur les terres du village en 1955.
28 / 31 oct.
Opération Hiram, dirigée par Moshe Carmel, montée pour prendre la région de Haute Galilée, contrôlée par l'ALA de Qawuqji et un bataillon syrien. C'est la dernière grande opération des forces israéliennes qui achèvent dans la région du Wadi Ara (Nahal Iron) la conquête moderne de la Palestine par les sionistes. Mais en novembre et décembre, les Israéliens ont poursuivi leur "nettoyage" ( סוכנים מנקים, "mopping up" en anglais), sorte de "coups d'éponge" pour tenter d'effacer partout où c'est possible le caractère arabe de la région, ce qui a été poursuivi jusqu'à ce jour, nous le verrons.
Wadi Ara : "vallée reliant la côte près de Hadera au Marj Ibn Amir (Emek Izrael) et à Afoula (l’actuelle Route 65)" (Pappé, 2006)
OPERATION HIRAM, 18 / 31 octobre 1948
(carte A ) source principale : Khalidi, 1992 ; Morris, 2004
date
localité
commentaires
env. 18/19
octobre
Al-Nabi Rubin
(Akka / Acre)
A une trentaine de km au NO d'Acre, près de la frontière libanaise (carte A). L'armée israélienne va ordonner aux villageois de traverser la frontière pour rejoindre le Liban. Mi-novembre, Moshe Carmel informe le 1er ministre Ben Gourion du bon déroulé de l'expulsion.
Sur des terres confisquées au village (mais aussi à ceux de Suruh et Tarbikha), des immigrants juifs de Hongrie et de Roumanie fonderont en partie le moshav de Shomera (Somera), en 1949, établi surtout sur le village même de Tarbikha (cf. plus bas) ; celui d'Even Menachem (Menahem), est établi en 1960 ; celui de Kfar Rosenwald, en 1967, du nom d'un philanthrope américain, William R.. rebaptisé Zar'it (Zekher Rosenwald Imanu Yisha'er Tamid, ("La mémoire de Rosenwald sera toujours avec nous"). Enfin, le moshav de Shtula (Shetula) sera établi par des immigrants irakiens en 1969.
Mirun
(Meirun, Meiron)
A quelques km à l'ouest de Safed. Expulsés en deux temps par la Haganah, le 10 mai, puis à la fin octobre lors de l'occupation du village par les forces israéliennes, qui avaient aussi détruit un pont à sa périphérie, les 28 et 29 mai, dans le cadre d'une lutte contre les forces libano-syriennes. Malgré des bombardements aériens, la résistance a été vigoureuse. Le moshav de Meron a été ensuite fondé sur les ruines du village, en 1949.
Safsaf
A 7 km au NO de Safed, Safsaf a été le quartier général du second bataillon Yarmouk (Yarmuk) d'Adib al-Shishakli, futur président de Syrie. Plusieurs massacres ont ici été rapportés par Israël Galili, chef du Haut-Commandement des forces de la Haganah, puis de l'IDF : 52 hommes attachés à une corde, jetés dans un puits et abattus ; Plusieurs cas de viols et d'autres meurtres encore. Le moshav d'ha-Shahar, rebaptisé Kfar Hoshen, appelé aussi Safsuf (Sifsofa), a été bâti sur des terres confisquées au village en 1949, tout comme Bar Yohaï (B. Yochaï, Yochay), un village communautaire (religieux) fondé en 1977 et enfin, celui d'Or HaGanuz, en 1989.
Jish
Très voisin du précédent. " 150 à 200 Arabes tués ; 10 prisonniers de guerre marocains assassinés, parmi les victimes civiles, 4 chrétiens maronites, une femme et son bébé. Plusieurs maisons volées, 605 livres, de vols de bijoux et d'autres objets de valeur, personnes tuées pour avoir réclamé leurs objets de valeur, un doigt coupé pour en retirer une bague." (Abu Sitta, 2010 : 96)
Tarshiha
env 20 km à l'est de Nahariya, le village est pris par la Brigade Oded, appelée aussi 9e Brigade. Plusieurs colonies sont établies sur les terres du village : Le moshav de Me'ona, en 1949, celui d'Ein Yaakov, en 1953, la ville de Ma'alot en 1957, qui fusionnera en 1963 avec la ville arabe pour former Ma'alot-Tarshiha, et enfin, la ville de Kfar Vradim, en 1984.
Suhmata
Tout proche du précédent. Après avoir résisté courageusement avec l'aide de villages voisins, les populations, comme dans d'autres cas similaires, sont "punis" pour leur résistance par leur expulsion au-delà de la frontière libanaise.
En 1949, une nouvelle colonie israélienne s'installe sur les terres du village, le moshav de Tzuri'el (Tzuriel, Tsuriel). La même année est établi le moshav de Hosen (Chosen) sur les mêmes terres.
Sa'sa
A 12 km au NO de Safed. Un massacre avait eu lieu les 14/15 février (cf. partie IV). Le second, le 30 octobre, se produit alors même qu'il n'y a aucune résistance de la population, qu'Israel Galili qualifie de "crime de masse" (Khalidi, 1992 : 497). Certains habitants avaient fui le matin, après avoir vu un bombardement aérien de B-17 et C-47 sur Jish et Safsaf, où des atrocités avaient été aussi commises, selon des témoins interrogés par l'historien palestinien Nafez Nazzal (né en 1941, cf. : "The Palestinian Exodus from Galilee, 1948", Institute for Palestine Studies, 1978). Le kibboutz laïc (aucune synagogue) fondé en 1949 sur les ruines du village après sa dépopulation conservera son nom : Sasa, que certains Juifs rattachent au Rabbi Levi ben Sisi (IIe-IIIe s.).
30 octobre
Dayr al-Qasi
(D. al-Qassi)
A l'ouest de Sa'sa. Comme d'autres villages situés près des frontières libanaises (carte A), sa dépopulation et sa repopulation font l'objet d'une attention particulière des autorités israéliennes, qui voudraient installer des immigrants formés au combat. L'expulsion des villageois sera donc tardive, comme à Tarshiha ou Al-Bassa, probablement entre janvier et mai 1949.
Sur les terres spoliées, sera établi le moshav d' Elkosh (Elqosh), en 1949, fondé par des immigrants du Yémen puis les petits villages communautaires (Yishouv kehilati) de Matat (Mattat), en 1979 et Abirim (Mitzpe A., Abbirim), en 1980
Dayshum
13 km au N de Safed. Morris affirme que le village a été abandonné avant l'assaut, probablement après les nouvelles des massacres de Safsaf et de Jish. Ils ont cependant pu être expulsés vers le Liban, comme d'autres habitants frontaliers. Le moshav de Dishon sera fondé par des immigrants lybiens en 1953, juste à côté des ruines du village palestinien.
Eilabun
A une vingtaine de km au SO de Safed. Village chrétien arabe (principalement Maronite), où malgré la reddition demandée par quatre prêtres, la Brigade Golani exécutera 12 jeunes hommes Arabes de la tribu bédouine d'Arab al-Mawasi, en représailles d'une procession, un mois auparavant, où les villageois auraient brandi les têtes décapitées de deux soldats israéliens disparus après une attaque, le 12 septembre. Les troupes israéliennes ont pillé le village et ont expulsé quelque 800 habitants vers le village voisin de Maghar, un peu plus au nord, puis vers Mirun et enfin, par delà la frontière libanaise (Morris, 2004 : 479)
D'autres membres de la tribu bédouine précitée ont été victimes de Tsahal fin octobre ou début novembre à Khirbat al-Wa’ra al-Sawda, au NO de Tibériade. Un témoignage oral évoque l'assassinat de 14 jeunes hommes regroupés et abattus, dont deux ont survécu (Khalidi, 1992 : 546).
Al-Farradiyya
SO de Safed. Des villageois d'Akbara, d'al-Zahiriyya al-Tahta avaient trouvé refuge ici au début mai, fuyant les raids de l'opération Yiftach. Le village est cerné mais, semble-t-il non investi par les forces israéliennes, et beaucoup d'habitants y resteront jusqu'à l'assaut final de février 1949.
Sur les terres accaparées au village, seront fondé le kibboutz de Parod, en 1949, par des immigrants hongrois, le moshav de Shefer, en 1950, et celui d'Amirim, en 1958, un moshav où les habitants sont végétariens.
Fassuta
(Fassouta)
Env. 15 km à l'ouest de Nahariya, non loin de la frontière avec le Liban. Le village fait partie d'une liste établie en 1949 par les autorités israéliennes de villages voués à l'expulsion des habitants (avec Tarshiha, Mi'ilya, Jish, Hurfeish, Rihaniya, Zakariya, Majdal, etc.), mais ce plan a été contesté par le ministère des Affaires Etrangères et un certain nombre d'habitants, en particulier à Fassuta ou à Jish (600 chrétiens maronites), par exemple, ont finalement été autorisés à rester, quand les musulmans étaient quant à eux, ici ou là, expulsés (Morris, 2004 : 507, 509, 511, 514, 534, 537).
Ghabbatiyya
A quelques km au SE du précédent.
Kafr Inan
(Kafr Anan)
SO proche de Safed. Comme al-Farradiyya ou d'autres localités de Galilée, Kafr Inan ne sera pas vidé de ses habitants avant février 1949, leur nombre ayant augmenté par les exilés de nombreux villages, rappellera Bechor Shitrit, ministre des Minorités. Ces expulsions, ensuite, se feront pour une moitié au sein du territoire d'Israël, et pour une autre, par des transferts de population dans le Triangle (cf. partie IV), sous autorité jordanienne. Le but pour Israël étant de conquérir toute la Galilée, le transfert des habitants sera organisé, souligne Morris, de manière à ce qu'ils ne puissent plus retourner chez eux (Khalidi, 1992 : 21).
Le village communautaire de Kfar Hananya (Kefar Chananya) s'établira au sud du village en 1977,
Marus
7 km au NE de Safed. Les services de renseignements israéliens rapportent un exode des villageois de Marus, qui coïncide avec celui de beaucoup de villages de la Galilée au même moment, victimes en de multiples endroits d'assauts israéliens, frappant les Palestiniens de terreur physique et psychologique. Les habitants restants à la fin de l'opération ont probablement été expulsés, affirme Morris.
Al-Ras al-Ahmar
Les habitants ont eu probablement vent des massacres de Safsaf, toute proche et ont fui avant la prise du village, sans doute au Liban comme la plupart des frontaliers, suggère Morris. En mai 1949, le village désert est rebaptisé Kerem Ben Zimra et s'apprête à recevoir des immigrants Juifs.
Saliha
Env. 12 km au nord de Safed. Le village a été occupé temporairement le 18 mai. C'est encore Israël Galili qui rapporte, lors d'une réunion de cadres du Mapam, un nouveau massacre de la 7e Brigade, de sinistre réputation. 94 personnes mortes dans l'explosion de leurs maisons.
Sur les ruines, s'élèvera le kibboutz de Yir'on, en 1949. Sur les terres du village, on fondera plus tard, en 1958, le moshav d'Avivim, abandonné et rétabli en 1963 par des immigrants du Maghreb.
30/31
octobre
Kafr Bir'im
(Biram,Kfar Bar'am)
env. 10 km au NO de Safed. Le village se rend les tout premiers jours de novembre. Certains habitants sont trouvés dans des grottes et transférés à Jish, dans des maisons vides. La cour israélienne statue en juillet 1952 qu'il n'y a pas de raison d'empêcher leur retour chez eux, ce qui n'empêche pas l'armée de raser le village en 1953.
Un peu plus loin vers l'est, des membres du Palmach établissent le kibboutz de Bar'am (Baram) en 1949, localité juive connue depuis le IIIe siècle. Sur les terres du village, des immigrants du Maroc et d'Iran fondent le moshav de Dovev, en 1958.
Arab al-Samniyya
(Khirbat al-Suwwana)
Env. 19 km au NE d'Acre. "Ben Gourion a prédit que si les combats reprenaient dans le nord de la Palestine, la Galilée devait devenir « propre » et « vide » des Arabes, et a laissé entendre que ses généraux lui avaient donné cette assurance." (Khalidi, 1992 : 5). Selon le New York Times, le pillage a été systématique, à l'aide de camions militaires, comme dans d'autres villages, où ils s'appropriaient par ce vol des chèvres, des moutons, , ou encore des mules (op. cité : 6). Sur les terres du villages seront fondés les moshavot de Ya'ara, en 1950, par des immigrants du Yémen ; d'Avdon, en 1952, par des immigrants de Tunisie et d'Iran ; de Manot, en 1980.
Iqrit
env. 10 km à l'est du précédent. Une partie des habitants, à majorité chrétienne, a été transportée vers le village palestinien d'al-Rama, 20 km plus au sud, les autres se sont éparpillés au Liban. Selon Morris, "le cas d'Iqrit et d'autres villages frontaliers montre bien combien était farouche la détermination de l'IDF de créer une bande frontalière, au nord" (Morris, 1987 : 237-239). En 1949, le moshav de Shomera est établi en partie sur des terres du village, par des immigrants de Hongrie et de Roumanie, comme celui de Goren, en 1950, par des Yéménites ; d'Even Menachem, en 1960, fondé par des Nord-Africains, et enfin, Gornot HaGalil, village communautaire en 1980.
Hula
(Hule, Houla, Houle)
Village du Liban, à quelques km des colonies israéliennes de Menara (Manara) et de Margaliot, au nord du Doigt de Galilée. La Brigade Carmeli y commet un massacre, une semaine après la prise du village. Femmes et enfants sont expulsés, mais la plupart des hommes (entre une trentaine et une soixantaine) entre 15 ans et 60 ans sont abattus (Odd Karsten, "Libanon farvel: Israels første nederlag" : "Adieu Liban — La première défaite d'Israël"), Editions Aschehoug, 2010)
Mi'ilya (Mhalia)
A env. 15 km à l'est de Nahariya. Début 1948, la Haganah cause des pénuries alimentaires et du harcèlements auprès des villageois. En octobre, beaucoup fuient pendant l'assaut mais ont ensuite l'autorisation exceptionnelle d'y revenir (Morris, 1987 : 228). Mais en janvier 1949, des villageois sont expulsés vers Jenine et se plaignent d'avoir été volés par des soldats (Morris, 1987 : 352). Le village demeurera sous loi martiale, comme beaucoup d'autres localités arabes, jusqu'en 1966.
Al-Mansura
(Acre, Akka)
Village frontalier du Liban. Après l'attaque, les habitants sont expulsés. Certains passent la frontière pour le Liban, d'autres sont emmenés par camion au village d'al-Rama (Rame), plus au sud. Malgré des demandes réitérées, ils ne furent jamais autorisés à rentrer chez eux. Le moshav Netu'a, en 1966, sera fondé sur les terres du village.
Ruines d'Al-Mansura (Acre), photo de Garo Nabaldian (colorisée)
Interactive Encyclopedia of the Palestine Question, al-Mansura — المَنْصُورَة
Tarbikha
Près de la frontière libanaise, à l'ouest d'Al-Mansura, le village est pris comme beaucoup d'autres sans résistance. Quelques jours après, tout début novembre, les habitants sont expulsés, avec l'ordre de passer la frontière vers le Liban.
Le moshav de Shomera sera fondé en grande partie à la place de l'ancien village, mais d'autres colonies confisqueront des terres du village, les mêmes qui concernent Al-Nabi Rubin, cf. plus haut.
Suruh
Voisine immédiate de la précédente, dont les terres sont sensiblement accaparées pour les mêmes colonies.
Majd al-Krum
(Majd al-Kurum)
16 km à l'est d'Acre, près de la ville de Karmiel, fondée en 1964. Village préservé, mais capturé fin octobre, dont la reddition devait prémunir de représailles, mais le 6 novembre, après un cafouillage opposant deux unités israéliennes, cinq villageois ont été exécutés et une maison démolie.
Nahf (Nahaf, Nahef)
Des meurtres sélectifs y auraient été commis (Abu Sitta, 2010 : 96).
Buleida (Bulayda)
Dans le sud du Doigt de Galilée, près de la frontière libanaise. Selon Pappé, c'est le dernier village pris lors de l'Opération Hiram, qui a résisté pendant dix jours, soutenu par des soldats libanais. Devant la défaite, les habitants désespérés ont fui : "Le 31 octobre, la Galilée, région autrefois presque exclusivement palestinienne, était occupée en totalité par l’armée israélienne." (Pappé, 2006)
Un certain nombre de localités, situées à bonne distance de la frontière libanaise, seront préservées de la plus grande violence israélienne, mais subissent la domination et l'humiliation de l'occupant. En effet, une partie des habitants se sont enfuis de terreur, et ceux qui demeurent seront soumis, comme il a été dit, à la loi martiale, jusqu'en 1966, sans parler d'un certain nombre de mesures qui maintiendront les Arabes israéliens dans un statut de citoyenneté de seconde zone, nous en reparlerons. Les principales localités occupées lors de l'Opération Hiram et qui ne seront pas détruites sont les suivantes : Al-Bi'na (Bii'na, el-Baneh, Bi'ne, Bina) ; Deir al-Asad (Dayr al-A.) où les Israéliens tuent deux personnes et incendient trois maisons fin octobre ou début novembre ; Kaukab (Kawkab) Abu al-Hija, Sakhnin, Arraba (Arrabat al-Battuf), Deir Hanna, Maghar (Magar), Rihaniya (Rehaniya), occupée majoritairement par des Circassiens (ou Tcherkesses, mais eux se disent Adyguéens), populations caucasiennes victimes de la Russie tsariste, en général musulmans d'obédience sunnite (vous pouvez localiser tous ces noms de villages ou de villes sur la carte A).
Les soldats israéliens ont continué de commettre bien d'autres crimes après leurs grandes opérations planifiées. A Sha'b (Sha'ab, Shaab), près d'Acre, prise en juillet (cf. partie V), les habitants subissent à nouveau des violences début novembre : "Expulsion forcée/marche de la mort dans la boue. Des tirs « en l’air pour effrayer les réfugiés en fuite » ont blessé un petit garçon. Un témoin oculaire a vu de nombreux cadavres." (Abu Sitta, 2010 : 96). Le 12 décembre, des atrocités sont commises à AL-Nabi Yusha (Nabi Yosha, carte A), dans le Doigt de Galilée ( אצבע הגליל, Etzba HaGalil, appelé aussi par les Britanniques "Galilee panhandle"), village investi lors de l'opération Yiftach, nous l'avons vu ; en janvier 1949 à Al Araqib, à quelques km au nord de Beer Sheba (carte D), ce sont 14 personnes qui sont abattues ; Des personnes de la tribu bédouine des Azazma (Azazima, Azazme, Azazmeh, al-Azazmeh), en janvier 1949, se font mitrailler par des hélicoptères (op. cité), et ce n'est probablement là qu'une petite partie des attaques meurtrières qui ont été commises. Depuis le mois de décembre, priorité fut donnée aux militaires israéliens de "nettoyer le Neguev des nombreuses tribus bédouines qui l'habitaient." (Pappé, 2006). Citons la grande tribu de Tarabine, celle de Tayaha, de al-Hajare, expulsées surtout vers Gaza, mais aussi en Jordanie. Les Azazmeh, autorisés à revenir, seront à nouveau expulsés entre 1950 et 1954, devenus "la cible favorite d’une force des commandos spéciaux israéliens, l’unité 101, dirigée par un jeune officier ambitieux nommé Ariel Sharon." (Pappé, 2006).
En décembre, Yosef Weitz visitait le village d'Al-Zib, au nord de Nahariya (carte A), et notait qu'il avait été "complètement rasé", avant d'observer plus loin : "Je me demande maintenant s'il était bon qu'il soit détruit ou si la vengeance n'aurait pas été plus grande si nous avions installé des Juifs dans les maisons du village." Il ajoute que ces maisons vides auraient été "une bonne chose pour l'établissement de nos frères (Juifs), qui ont erré générations après génération, réfugiés... plongés dans la souffrance et le chagrin, pour qu'ils trouvent enfin un toit au-dessus de leur tête... C'était [la raison de] notre guerre." (Morris, 2004 : 358).
"Entrée du 18 décembre 1948, Weitz, Journal, III, 367. En parlant de « vengeance » Weitz fait probablement référence ici à un épisode personnel : l’un de ses fils, Yehiam, a été tué lors d’un raid de Palmah en 1946 sur le pont d’Al Zib." (Morris, 2004 : 401, note 105).
Le nombre d'Israéliens arabes dans le nouvel Etat hébreu, de régime militaire, s'élève à 125.000 sur un total de 879.000 habitants. Ils seront 229.844 sur 2.088.685 d'habitants fin 1959 (Landau, 1960 : 2-3). Les quelque soixante-dix villages de Galilée, en plus des villes d'Haïfa, d'Akka (Acre) et de Nazareth abritent après l'indépendance la population arabe la plus importante (env. 100.000), à laquelle il faut ajouter des villes et des villages du centre du pays et des communautés bédouines au Naqab (Manna, 2022 : 88).
La dépopulation arabe pendant la nakba s'est accompagnée d'un accaparement massif des terres palestiniennes par les Juifs, puisque les expropriations massives, entre 1947 et 1949, ont fait perdre aux Arabes 60 à 70 % de leurs terres (Löwy, 2001). Les colons juifs peuvent donc amplement se satisfaire de leur grand "nettoyage", selon, nous l'avons vu, leur vocabulaire de prédilection, une opération à très bon compte, puisqu'ils avaient pendant longtemps, nous l'avons vu, prévu des transferts de population contre des compensations financières conséquentes.
En janvier 1949, les Israéliens terminent d'occuper la Galilée et le Neguev (Negev, Naqab), mais continuent, jusqu'au 1er avril, d'occuper des postes militaires et des villages syriens (Pappé, 2006). L'occupant met alors en œuvre différentes stratégies pour continuer de gérer la désarabisation du pays. Par exemple, en créant le 12 janvier 1949, au sein de son armée, une unité des Minorités, "composée de druzes, de circassiens et de bédouins, recrutés pour une seule et unique mission : empêcher les villageois et citadins palestiniens de revenir dans leurs maisons." (Pappé, 2006). Rien d'étonnant ensuite que cette classe de citoyens serviles, dotée d'un seul coup d'un certain pouvoir envers leurs semblables, exerce à son tour des formes de violence sur les villageois qu'ils contrôlent, cette méthode de domination est connue depuis très longtemps dans l'histoire. Dès février, on en a la confirmation par un rapport "sur l’action recherche et identification des villages d’Arraba et de Deir Hanna [carte A, au SE de Karmiel]. À Deir Hanna , des balles ont été tirées au-dessus des têtes des citoyens (ezrahim) que l’on rassemblait pour identification. Quatre-vingts ont été conduits en prison. Il y a eu des cas de comportement « inconvenant » de la part de la police militaire à l’égard des citoyens locaux pendant cette opération." (Archives des FDI / IDF [Forces de Défense Israélienne], 51/957, dossier 1683, bataillon 103, compagnie C ; cité par Pappé, 2006). Par euphémisme, le caractère "inconvenant" désigne en fait, en général, toutes sortes de harcèlements physiques et psychologiques. Pire, après avoir cessé de déporter des Palestiniens au Liban, à partir du 16 janvier 1949, l'unité des Minorités a reçu une nouvelle mission : empêcher les réfugiés d'opérer la moindre tentative de franchir le périmètre de leur village. Un paysan venait au village pour moissonner son champ, un autre pour récolter des fruits : ils étaient la plupart du temps abattus : "tir réussi contre des Palestiniens qui tentaient de revenir dans le village de Blahmiya et d’y récupérer leurs affaires." note, satisfait, un supplétif musulman (Archives des FDI, 50/2433, dossier 7, cité par Pappé, 2006). Mais officiellement, on laissait les représentants du gouvernement israélien raconter leurs salades idéologiques sans les contredire, à l'image d'Abba Eban, ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU (1949-1959) pouvait affirmer sans être contredit que personne n'était responsable ou n'avait à rendre de comptes à propos du "problème humain" posé par les réfugiés (Pappé, 2006).
C'est ainsi que l'achèvement du nettoyage ethnique de la Nakba s'est poursuivi d'octobre 1948 à l'été 1949, et les observateurs de l'ONU, du ciel ou du sol, assistaient de manière neutre, silencieuse, à la déportation massive qui avait lieu sous leurs yeux. Certains ont bien écrit un rapport, que le secrétaire général n'a jamais publié, d'autres ont été choqués "par l’ampleur du pillage en cours, lequel, en octobre 1948, avait touché tous les villages et toutes les villes de Palestine." (Pappé, 2006). En août 1949, encore, "une unité de Tsahal a capturé une jeune Bédouine, l'a retenue captive dans un avant-poste du Néguev, l'a violée collectivement, exécutée sur ordre du commandant du peloton et l'a enterrée dans une tombe peu profonde dans le désert. Vingt soldats ayant participé à l'épisode, dont le commandant du peloton, ont été traduits en cour martiale et envoyés en prison" (article d'Haaretz, 29 octobre 2003).
Tout comme les observateurs de l'ONU, les représentants de la Croix-Rouge attestent de nombreuses violations des droits fondamentaux jusqu'en 1949. Quand ils découvrent, par exemple, un charnier à Jaffa, le gouverneur militaire de Jaffa explique de manière débonnaire qu'il s'agissait probablement de contrevenants aux ordres stricts de couvre-feux, qui donnaient l'autorisation d'abattre quiconque ne le respectait pas :
"Sous couvert de couvre-feux et de bouclages, les Israéliens ont également commis d'autres crimes à Jaffa, qui étaient représentatifs de beaucoup de choses qui se sont produites ailleurs. Le crime le plus courant était le pillage, qu'il soit de type officiel et systématique ou privé et sporadique. Le genre systématique et officiel a été ordonné par le gouvernement israélien lui-même et a ciblé les magasins de gros de sucre, de farine, d'orge, de blé et de riz, que le gouvernement britannique gardait pour les populations arabes. . Le butin confisqué a été envoyé aux colonies juives" (Pappé, 2006).
Des groupes de population étaient parfois autorisés à revenir là où ils vivaient avant la nakba, mais ils sont triés sur le volet par les autorités israéliennes, en particulier pour des intérêts divers, en particulier électoralistes. Par ailleurs, ces villageois avaient en permanence une épée de Damoclès sur leur tête, car ils étaient susceptibles à tout moment d'être expulsés de force et transférés dans d'autres lieux, "à cause de l’avidité des fermiers juifs, en particulier des kibboutzniks, qui convoitaient leurs terres ou leur site." (Pappé, 2006).
Selon la résolution de l'ONU sur la partition à deux Etats, un arabe, l'autre juif, leur création devait aboutir au plus tard le 1er octobre 1948. Par conséquent, le mois de septembre a été marqué par des tractations de plusieurs États arabes, menés par l’Égypte, la Syrie et l’Arabie Saoudite. L'Arabie était favorable à l'établissement d'un gouvernement palestinien sous la direction du mufti, Hajj Amin al-Husayni, qui devait administrer les territoires sous le contrôle des armées arabes. L'Égypte, contrairement à la Jordanie, y était opposée et a poussé à organiser une conférence nationale palestinienne à Gaza, qui s'est déroulée à la fin de septembre, et au cours de laquelle a été mis en place un « gouvernement panpalestinien » pour lequel le Conseil de la Ligue arabe choisit de nommer le financier Ahmad Hilmi Pasha Abd al-Baqi (1882-1961) en tant que premier ministre. Membre du Haut Comité arabe en 1936, nationaliste, il avait créé, en plus de la banque arabe, "la Banque agricole pour fournir des crédits aux paysans, la Banque nationale arabe et le Fonds national pour sauver les terres arabes menacées de saisie par les sionistes. Il a mis en place le projet Dunam dont le but était de permettre à chaque Palestinien de posséder un dunam de terre dans les régions où les terres étaient menacées de saisie sioniste." (Interactive Encyclopedia of the Palestine Question, article "Hilmi Pacha Abd al-Baqi").
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À SUIVRE....