L'Angleterre : Le radicalisme
( 1 )
Thomas Paine
et
Mary Wollstonecraft
Les amis de la Révolution Française
"The Friends of the People" (Les Amis du Peuple), caricature de la République Solidaire (Republican Solidarity) de Joseph Priestley et Thomas Paine, prônée par The Society of the Friends of the People, par Isaac Cruikshank, en 1792
Des effigies de Thomas Paine sont brûlées à travers le pays, et à grande échelle. Son corps est jeté symboliquement dans les flammes, à la manière des hérétiques médiévaux. Le crime de Paine ? Une hérésie contre la nature du gouvernement britannique, un crime contre la propriété, la mémoire de la Glorieuse Révolution de 1688 ou encore son livre sur les Droits de l’homme. (cf. O'Gorman, The Paine Burnings of 1792–1793, Past & Present, 2006).
Le 4 novembre 1789, le pasteur presbytérien Richard Price prononce un discours devant la Revolution Society, par lequel il rend hommage à la révolution française, dénonce le peu de représentativité du Parlement anglais ou encore les discriminations touchant les courants religieux minoritaires.
discours : A Discourse on the Love of Our Country ("Discours sur l’amour de la patrie").
Burke y répond en publiant ses Réflexions sur la Révolution en France (1790) et provoque des réactions en cascade, en particulier Catarine Macaulay, Joseph Priestley, James Mackintosh, Mary Wollstonecraft, Joseph Towers, John Thelwall, ou encore Capel Lofft. Mais la plus remarquable est peut-être celle de Thomas Paine (1737-1809), autodidacte d'origine modeste, qui aura un rôle important dans l'indépendance des Etats-Unis d'Amérique, en particulier par la réception de son pamphlet Common Sense (Sens commun, 1776) qui déclencha en partie la révolution américaine. Il met en cause directement Edmund Burke, et va même au-delà de ce que défendent pour eux-mêmes bien des radicaux ou bien des révolutionnaires français un peu plus tard :
"Pourquoi donc M. Burke parle-t-il de sa chambre des pairs comme du pilier de la propriété foncière ? Si ce pilier s'enfonçait dans la terre, la même propriété foncière perdurerait, et les mêmes labours, semailles et récoltes se poursuivraient. L'aristocratie, ce n'est pas les fermiers qui travaillent la terre et en récoltent les produits, mais ce sont les simples bénéficiaires de la rente ; et, comparée au monde laborieux, elle est constituée de bourdons, un sérail de mâles, qui ne récoltent pas le miel ni ne forment la ruche, mais n'existent que pour une paresseuse jouissance."
Thomas Paine, "Rights of Man : Being an Answer to Mr. Burke's Attack on the French Revolution" ("Les droits de l'homme : une réponse à l'attaque de M. Burke contre la Révolution française"), Londres, J.S Jordan 1791 (tome I) : tome II, 1792, ch. V, "Moyens d'améliorer la condition de l'Europe", p. 104.
The Rights of Man : or- Tommy Paine, the little American taylor, taking the measure of the crown, for a new pair of Revolution-breeches.
James Gillray (1756-1815)
Graveur, caricaturiste
Londres,
édition Hannah Humphrey
18, Old Bond Street
23 mai 1791
estampe coloriée à la main
35,6 x 25,2 cm
Londres,
The British Museum
Trois ans plus tard, entre 1795 et 1796, Paine écrit "Agrarian Justice..." ("Justice Agraire...") et décide de publier son ouvrage "déterminé" par "un sermon prêché par Watson, évêque de Landaff". Ce sermon de 1785 s'intitule : "La Sagesse et la Bonté de Dieu ont fait le riche et le pauvre."
"L'erreur contenue dans le titre de ce sermon m’a déterminé à publier ma "Justice Agraire". C'est un tort de dire que Dieu a créé des riches et des pauvres, il a seulement créé des Hommes et des Femmes, et il leur a donné la Terre en héritage.
(...)
Au lieu de prêcher pour encourager une partie de l'humanité à l'insolence, il vaudrait mieux que les prêtres emploient leur temps à rendre la condition générale de l'homme moins misérable qu'elle ne l'est. La religion pratique consiste à faire le bien ; et la seule façon de servir Dieu est de s'efforcer de rendre sa création heureuse. Toute prédication qui n'a pas cet objectif est absurdité et hypocrisie.
Thomas Paine, Préface de "La Justice agraire" : "Agrarian justice opposed to agrarian law and to agrarian monopoly being a plan for meliorating the condition of man, by Creating in Every Nation a National Fund, To pay to every Person, when arrived at the Age of Twenty-one Years, the Sum of Fifteen Pounds sterling, to enable him, or her, to begin the World; And also, Ten Pounds Sterling, per Annum during Life to every Person now living of the Age of Fifty Years, and to all others when they shall arrive at that Age, to enable them to live in Old Age without Wretchedness, and go decently out of the World.", écrit entre 1795 et 1796, publié en 1797, à Paris, imprimé par W. Adlard, et réimprimé à Londres, par, T. Williams.
Préserver les bienfaits de ce qu'on appelle la vie civilisée et remédier, en même temps, aux maux qu'elle a engendrés devrait être considéré comme l'un des premiers objectifs d'une législation réformée. Que cet état que l'on appelle fièrement, et peut-être à tort, la civilisation ait le plus favorisé ou le plus nui au bonheur général de l'humanité, est une question qui peut être vivement contestée. D'un côté, le spectateur est ébloui par des apparences splendides ; de l'autre, il est choqué par des extrêmes de misère, qu'il a lui-même érigés. Les plus riches comme les plus misérables de l'humanité se trouvent dans les pays dits civilisés. Pour comprendre quel devrait être l'état de la société, il est nécessaire d'avoir une idée de l'état naturel et primitif de l'homme, tel qu'il est aujourd'hui chez les Indiens du Nord.
Op. cité, p. 3
Ce qui distingue ceux qui cherchent réellement à construire une société de bonheur commun des autres, qui ne s'en préoccupent pas ou font semblant de s'en préoccuper c'est premièrement l'affirmation avec force que le bien de tous est le premier principe, le but final de cette recherche et deuxièmement, l'élaboration d'un projet de société qui permet le mieux possible d'atteindre ce but. Auparavant, il convient, bien entendu, de s'entendre sur le diagnostic de la société dont il est question :
"Ceci étant posé, le premier principe de la civilisation aurait du être, et devrait être encore, que la condition des individus qui naissent après l’établissement de la civilisation, ne devrait pas être pire qu’elle ne l’aurait été s’ils étaient nés avant cette époque. Mais le fait est que la condition d’un million d’individus dans chaque pays de l’Europe, est bien pire que s’ils fussent nés avant l’établissement de la civilisation, ou parmi les Indiens qui vivent aujourd’hui en ’Amérique du Nord"
Thomas Paine, "Justice agraire", op. cité, p. 4
Très rapidement l'auteur pointe du doigt le nœud du problème : la propriété, socle fondamental du libéralisme :
"Il est incontestable que la terre, dans son état naturel inculte, était, et aurait toujours continué d'être, la PROPRIÉTÉ COMMUNE DE L'ESPÈCE HUMAINE.. Dans cet état, chaque homme serait né propriétaire. Il aurait été copropriétaire à vie avec les autres de la propriété du sol et de toutes ses productions naturelles, végétales et animales.
Mais la terre à l'état naturel, comme nous l'avons déjà dit, ne peut nourrir qu'un nombre restreint d'habitants en comparaison ce qu'elle peut faire à l'état cultivé. Et comme il est impossible de séparer l'amélioration apportée par la culture de la terre elle-même, sur laquelle cette amélioration est produite, l'idée de propriété foncière est née de ce lien indissociable ; mais il n'en est pas moins vrai que c'est uniquement la valeur de l'amélioration, et non celle de la terre elle-même, qui est propriété individuelle. Tout propriétaire de terre cultivée doit donc à la communauté une rente foncière ; car je ne connais pas de meilleur terme pour exprimer cette idée : « pour la terre qu'il possède ». Et c'est de cette rente foncière que doit être prélevé le fonds proposé dans ce plan.
On peut déduire, tant de la nature de la chose que de toutes les histoires qui nous ont été transmises, que l'idée de propriété foncière a commencé avec la culture, et qu'il n'existait pas de propriété foncière avant cette époque. Elle ne pouvait exister dans le premier état de l'homme, celui de chasseur ; elle n'existait pas dans le second état, celui de berger : Ni Abraham, ni Isaac Jacob, ou Job, si l'on en croit ce que l'histoire biblique nous apprend, ne possédaient des terres. Leurs biens consistaient, comme on les dénombre chaque fois, en troupeaux de gros et de petit bétail, et ils voyageaient avec eux d'un endroit à un autre. Les fréquentes discordes de l'époque concernant l'utilisation d'un puits dans la région aride d'Arabie, où vivaient ces peuples, prouvent également qu'il n'existait pas de propriété foncière. Il n'était pas admis que la terre puisse être considérée comme une propriété.
À l'origine, la propriété foncière ne pouvait exister. L'homme n'a pas créé la terre et, bien qu'il ait un droit naturel de l'occuper, il n'avait pas le droit d'en faire le lieu de sa propriété à perpétuité. Le Créateur de la terre n'a pas non plus ouvert de bureau foncier d'où émaneraient les premiers titres de propriété. — D'où est donc venue l'idée de propriété foncière ? Je réponds, comme précédemment, que lorsque la culture a commencé, l'idée de propriété foncière a commencé avec elle ; D'où l'impossibilité de dissocier l'amélioration apportée par la culture de la terre elle-même de laquelle elle a été produite. La valeur de cette amélioration dépassait alors tellement celle de la terre originelle qu'elle l'absorba ; jusqu'à ce que, finalement, le droit commun à tous se confonde avec le droit individuel de cultiver. Mais il s'agit néanmoins de droits distincts, et ils le resteront tant que le monde existera.
(...)
La plus-value créée par la culture, après l'adoption du système, est devenue la propriété de ceux qui l'ont pratiquée, qui l'ont héritée ou qui l'ont achetée. Elle avait un propriétaire originel. Ainsi, tout en défendant le droit et en m'intéressant à la cause difficile de tous ceux qui ont été privés de leur héritage naturel par l'introduction du système de la propriété foncière, je défends également le droit du possesseur à la part qui lui appartient.
(...)
La culture est, au moins, l'un des plus grands progrès jamais réalisés par l'invention humaine. Elle a décuplé la valeur de la terre créée. Mais le monopole foncier, qui a commencé avec elle, a engendré le plus grand mal. Il a dépossédé plus de la moitié des habitants de chaque nation de leur patrimoine naturel, sans leur fournir les ressources nécessaires pour compenser cette perte, et a ainsi créé une forme de pauvreté et de misère qui n'existait pas auparavant. En défendant la cause des personnes ainsi dépossédées, c'est un droit et non une charité que je défends. Or, c'est ce genre de droit qui, négligé au début, n'a pu être promu par la suite, jusqu'à ce que le ciel ait ouvert la voie par une révolution dans le système de gouvernement. Honorons donc les révolutions par la justice et donnons cours à leurs principes par des bénédictions".
Thomas Paine, "Justice agraire", op. cité, pp. 4-6
Pour compenser cette inégalité, l'auteur propose ainsi de créer un fonds national basé sur ce qu'on appelle aujourd'hui "les droits de succession", en raison d'un dixième de la valeur de la propriété après le décès de son possesseur. Ce fonds permet de créer un revenu universel de base garanti à chacun à partir de sa majorité (alors 21 ans), quel que soit son niveau de revenu, de 50 livres par an jusqu'à 50 ans puis de 10 livres, passé cet âge. Paine est donc un des premiers à imaginer l'institution d'un revenu universel, qui préfigure les dispositifs imaginés plus tard par Philippe Van Parijs, de Jean-Marc Ferry ou encore de Yoland Bresson à la fin du XXe siècle, qui iront cependant bien plus loin dans la réflexion, en remettant en cause la place et la valeur du travail dans la société.
"Il est proposé que les paiements, comme indiqué précédemment, soient versés à toute personne, riche ou pauvre. Il est préférable de le faire afin d'éviter des distinctions injustes. Il est également juste qu'il en soit ainsi, car cela remplace l'héritage naturel, qui appartient de droit à chaque homme, en plus des biens qu'il a pu créer ou hériter de ceux qui l'ont créé."
Thomas Paine, Justice agraire, op. cité
Philippe an Parijs : "Refonder la solidarité", Le Cerf, Paris, 1996.
Jean-Marc Ferry : L'allocation universelle. Pour un revenu de citoyenneté Jean-Marc Ferry Paris, éd. du Cerf, coll. « Humanités », 1995.
Yoland Bresson : Le Revenu d'existence ou la Métamorphose de l'être social, Paris, , L'esprit frappeur, 2000
Cependant, le projet de Paine ne remet pas en cause l'organisation capitaliste de la société dans son ensemble, et l'auteur lui-même "prend soin de préciser qu’il ne souhaite ni déranger les propriétaires actuels ni bouleverser l’ordre établi des taxes." (Geffroy, 2013). Rien à voir, donc, avec un certain nombre de ses prédécesseurs, comme Winstanley, ou de ses contemporains, comme Babeuf, qui, nous le verrons, dénoncera lui aussi le principe de la propriété. Le manque de radicalité démocratique est aussi notable chez Paine quand on examine quelque peu son action et ses accointances politiques :
"Malgré des condamnations répétées de la traite des esclaves et de l’esclavage, il ne s’insurge jamais du fait que la constitution américaine, dont il fait l’éloge, pérennise l’esclavage. Comme le note Ann Thomson, « Les sentiments abolitionnistes de Paine ne donnent pas lieu à des publications, au contraire, il semble très réticent à toute expression publique de son opinion à ce sujet » (Thomson 66)." (Caron, 2006)
Thomson, 66 : Ann Thomson, "Thomas Paine et l’esclavage", dans Nouveaux Regards sur l’Amérique. Peuples, nation, société. Perspectives comparatistes, ouvrage collectif dirigé par Nathalie Caron et Naomi Wulf, Paris : Syllepse, 2004. pp. 65-79. Il faut tout de même noter à la fin de sa vie une lettre de 1804 contre les partisans de l'esclavage en Louisiane (Belissa, 2010)
Il en est de même avec les Indiens d'Amérique, dont il vante la supériorité sociale :
"On n’y rencontre nulle part le spectacle de cette pauvreté et de cette misère extrême, qui frappe nos regards dans toutes les villes et dans tous les carrefours de l’Europe. La pauvreté est donc l’ouvrage de l’état social ; " (Paine, Justice Agraire, op. cité)
Tombant même dans la caricature :
"Si la vie d’un Indien peut être regardée comme un jour de fête continuelle..." (op.cité)
On cherchera pourtant en vain, pourtant, un engagement politique clair en leur faveur : "Paine ne prendra jamais nettement position en leur faveur" (Julin, 2004). Ajoutons qu'il n'a été qu'une seule fois dans sa vie à leur contact, en 1777, comme membre d'une Commission du Congrès chargée d'une médiation (Julin, 2004). Par contre, il ne tarira pas d'éloge ou ne manquera pas de s'attacher les faveurs de grands personnages de la politique américaine, presque tous grands propriétaires d'esclaves, tels Jefferson ou Washington, dont certains américains demandent aujourd'hui de démonter les statues sur le territoire étatsunien. Il en va de même pour un certain nombre de politiciens français, dont Marie Joseph Paul Yves Roch Gilbert du Motier, marquis de La Fayette (1757-1834), qui n'ont pas été de grands amis du petit peuple à la Révolution Française. On finira par une mention peu humaniste sur les Juifs :
"L’économie universelle de la nature, on le sait, et l’exemple des Juifs en est la preuve, que l’espèce humaine à tendance à dégénérer dans tout groupe réduit à un petit nombre de personnes, lorsqu'ils sont séparés du rameau social commun et qu"ils contractent constamment des mariages entre eux"
Paine, Droits de l'Homme, partie I, op. cité
C'est dans le sillage de l'éditeur radical qu'on trouve une bonne partie des auteurs de la contestation sociale en Angleterre, à la fin du XVIIIe siècle. Cette fois, nous ne sommes plus chez les radicaux des hautes sphères politiques, mais plus souvent dans des milieux de classe moyenne, populaire, qui, de par leur mode de vie, en particulier, sont plus près que les premiers des réalités économiques concrètes, en particulier des plus pauvres, car un certain nombre d'entre eux auront connu des situations matérielles difficiles. Ils et elles sont romanciers, peintres, poètes et leurs contributions sont d'une tout autre ampleur que celles qui se limitent aux libertés individuelles ou démocratiques.
"La deuxième partie des Rights of Man de Paine et les Rights of Nature de Thelwall infléchissent aussi la critique de l’État récurrente dans le mouvement radical en une défense d'une sorte d’État-providence avant la lettre. Celui-ci veillerait à une répartition plus égale des richesses dans la société par l'établissement d'un impôt progressif, et prendrait soin de la santé physique et intellectuelle de ses citoyens, au moyen notamment d'allocations versées aux couples pauvres avec des enfants à charge et aux personnes âgées – allocation, qui, précise Paine, n'aurait rien de « caritatif », mais relèverait bien plutôt d'un « droit », juste retour des choses pour les impôts versés à l’État" (Leclair, 2018).
Mary Wollstonecraft (1759 - 1797)

Portrait de Mary Wollstonecraft par John Opie, 1797,
National Portrait Gallery, Londres
Quelques dates :
- 1778 : Face aux difficultés financières de son père, Mary décide de travailler et de vivre de manière indépendante. Elle devient dame de compagnie chez Mrs Dawson, à Bath.
- 1782 : Décès de sa mère, elle se met davantage à aider financièrement ses plus jeunes frères et sœurs, en particulier James, embarqué sur le HMS Carysfoot, qui a besoin d'un enseignement de mathématiques pour devenir officier de marine. Elle déménage dans la famille de sa meilleure amie, Fanny Blood, qui l'aurait éveillée sur beaucoup de sujets.
- 1784 : Ouvre une école avec sa sœur Eliza et Fanny à Newington Green, une communauté radicale de dissenters au nord de Londres, où elle fait la connaissance de du pasteur non conformiste Richard Price. Les écoles de ce type sont appelées "dissenting academies".
dissenters : Protestants qui réclament leur indépendance religieuses vis-à-vis de ll'Etat et de 'Eglise officielle anglicane, tels les Presbytériens, Baptistes, Quakers, Unitariens, Congrégationalistes, etc
- 1786 : Fermeture de l'école suite à des problèmes financiers survenus pendant son absence à Lisbonne, où Fanny séjournait avec son nouveau mari. Devient gouvernante chez le vicomte de Kinsborough en Irlande.
- 1787 Joseph Johnson publie ses Thoughts on the education of daughters.
- 1788 : Joseph Johnson publie son roman Mary : A fiction et l'invite à participer comme rédactrice pour son mensuel Analytic Review, avec Thomas Christie et lui-même.
- 1789 : Fait publier The female reader, sous pseudonyme.
- 1790 : Publication de Young Grandison et Elements of Morality, traductions de deux oeuvres pour enfants de Maria Geertruida van de Werken de Cambon et Christian Gotthilf Salzmann.
Publication anonyme de Vindication of he rights of men
- 1791 : Fait la connaissance de Paine via Johnson et lui sert parfois de traductrice française.
Publication de Vindication of he rights of women et d'Original Stories, illustrées par Wlliam Blake
- 1792 : Arrivée à Paris, est invitée chez Helen - Maria ( Hélène - Maria ) Williams en Gironde
- 1793 : Rencontre avec le radical américain Gilbert Imlay.
Début de la Terreur, la chute de ses amis Girondins la pousse à quitter Paris pour Neuilly
- 1794, En janvier, déménage au Havre, commence à rédiger An historical and moral view of the Français revolution. En mai , naissance de sa première fille, Fanny Imlay
- 1795 : retour à Londres où elle apprend l'infidélité de Gilbert et fait deux tentatives de suicide.
- 1796 : Publication de Letters Written During a Short Residence in Sweden, Norway, and Denmark. Entame une relation avec William Godwin.
- 1797 : Portrait de Mary par John Opie. Mariage scandaleux car Godwin avait dénoncé l'institution du mariage, et elle vivait avant en concubinage avec Imlay.
30 août, naissance difficile de leur fille Mary, qui épousera le poète P. B Shelley. Elle meurt 11 jours plus tard des complications de son accouchement.
En 1787, Mary veut devenir "la première d'un nouveau genre" et publie chez son ami Johnson Thoughts on the Education of Daughters. Joseph Johnson est un pivot important de ce cercle de radicaux, à la fois amicalement et professionnellement, lui qui réunira autour de sa table et publiera une foule d'auteurs de la contestation sociale, comme William Blake, Tom Paine, Henry Fuseli, John Horne Tooke, William Godwin ou encore Mary Wollstonecraft elle-même.
En 1789, Mary s'attaque à un ouvrage plus exigeant, en réponse à Burke, A Vindication of the Rights of Men (Défense des droits des hommes) :
"parmi tous vos arguments plausibles et vos démonstrations spirituelles, votre mépris pour les pauvres est partout manifeste et suscite mon indignation. Le paragraphe suivant, en particulier, m'a frappé, comme respirant l'esprit le plus tyrannique et affichant les sentiments les plus artificiels. Le bon ordre est le fondement de toutes les bonnes choses. Pour être capable d'obtenir quelque chose, le peuple, sans être servile, doit être docile et obéissant. Le magistrat doit avoir sa révérence, les lois leur autorité. Le corps du peuple ne doit pas voir les principes de subordination naturelle comme une manière de les arracher de son esprit. Il doit respecter les biens auxquels il ne peut avoir part. Il doit s'efforcer d'obtenir ce qui peut l'être par le travail ; et lorsqu'il constate, comme c'est souvent le cas, que le succès est disproportionné à l'effort, il faut lui enseigner sa consolation dans les proportions ultimes de la justice éternelle.' De cette consolation, quiconque les en prive, étouffe leur industrie, et frappe à la racine de toute acquisition comme de toute conservation. Celui qui fait cela, est l'oppresseur cruel, l'ennemi impitoyable des pauvres et des misérables ; en même temps que, par ses spéculations perverses, il expose les fruits d'une industrie fructueuse, et les accumulations de fortune, (ah ! c'est là le hic) au pillage des négligents, des déçus et des improspères."
Mary Wollstonecraft, "A Vindication of the Rights of Men, in a Letter to the Right Honourable Edmund Burke; Occasioned by His Reflections on the Revolution in France", J. Johnson, 1790, p. 142-143.
Bien plus que celles des pauvres, en réalité, ce sont les tribulations des rois à la Révolution Française, qui suscitent l'effroi de Burke, tout particulièrement ce qui a été infligé à la famille royale le 6 octobre 1789, ramenée en triomphe à Paris. Pour lui, les vices de l'aristocratie "en se raffinant, perdent de leur laideur" (Bernez, 2006), ce qui fait dire à Wollstonecraft, répondant à Burke :
"Un sentiment de ce genre m'a traversé l'esprit lorsque j'ai lu l'exclamation suivante : « Tandis que les captifs royaux, qui suivaient à la queue leu leu, avançaient lentement, au milieu des hurlements horribles, des cris stridents, des danses frénétiques, des infâmes outrages et de toutes les abominations indicibles des furies de l'enfer, sous la forme abîmée de femmes les plus viles » Vous voulez probablement parler de femmes qui gagnaient leur vie en vendant des légumes ou du poisson, qui n'avaient jamais bénéficié d'aucune éducation ; sinon leurs vices auraient pu perdre une part de leur abominable difformité, en perdant une part de leur grossièreté."
op. cité, pp. 67-68

"Oui, Monsieur, les puissants ont obtenu toutes les richesses, la minorité a sacrifié la multitude à ses vices et, pour pouvoir caresser à ses appétits et vivre nonchalamment sans se fatiguer l’esprit ou le corps, elle s'est coupée de ce qui la rendait humaine. Eloignés du délice du plaisir véritable, ces êtres mériteraient certes la compassion si l’injustice n'était pas atténuée par l'argument du tyran : nécessité ; si la prescription n'était pas érigée comme une limite immortelle à l'innovation. Leurs esprits, en fait, au lieu d'être cultivés, ont été tellement déformés par l'éducation qu'il faudra peut-être des siècles pour les ramener à la nature, et leur permettre de percevoir leur véritable intérêt, avec ce degré de conviction nécessaire pour influencer leur conduite.
La civilisation qui s'est développée en Europe a été très imparfaite et, comme toute coutume établie par un point d'honneur arbitraire, elle a raffiné les mœurs aux dépens de la morale, en concevant des sentiments et des opinions répandus dans la communication qui n'ont ni racine dans le cœur ni poids dans les résolutions les plus abstraites de l'esprit. — Et qu'est-ce qui a arrêté son progrès ? — la propriété héréditaire —les honneurs héréditaires. L'homme a été transformé en un monstre artificiel par sa condition dans laquelle il est né, et les hommages qui en ont résulté, engourdissant ses facultés comme au contact d'une torpille ; – alors qu'un être doué de raisonnement n'aurait pas manqué de découvrir, à mesure que ses facultés se développaient, que le véritable bonheur naît de l'amitié et de l'intimité dont seuls des égaux peuvent jouir ; et que la charité n'est pas une distribution condescendante d'aumônes, mais un échange de bons offices et de bienfaits mutuels, fondé sur le respect de la justice et de l'humanité." (op. cité, pp. 10-12)
"Mais en vérité, toutes vos déclamations conduisent si sûrement à cette conclusion que je vous conjure d’interroger votre propre cœur pour savoir si, lorsque vous vous dites ami de la liberté, il ne conviendrait pas mieux que vous revendiquiez le titre de champion de la propriété, adorateur du veau d’or que le pouvoir a érigé." (op. cité, p. 20)
Une autre féministe, Catharine Macaulay (1731 - 1791), fait aussi une réponse à Burke (et lui-même en reconnut la valeur. Macaulay est sans doute la première historienne d'envergure, avec son History of England from the Accession of James I to the Elevation of the House of Hanover, paru en 8 volumes entre 1763 et 1771. Ses Letters on Education ont, par ailleurs, été admirées de Wollstonecraft (Bernez, 2006).
"Macaulay remet sans cesse en cause le talent oratoire de Burke, son éloquence, qui brouille ses arguments, aussi bien pour lui que pour ses lecteurs. Pour elle, il y a clairement une rupture entre une période de barbarie qui est idéalisée et perçue par Burke de façon sentimentale et la période moderne, où la raison progresse, et où l’homme doit agir non par instinct mais par réflexion. On se trouve ainsi face à deux discours extrêmement contrastés : d’une part, chez Burke, les traditions, la hiérarchie de la société, le passé idéalisé, de l’autre, chez Macaulay et Wollstonecraft, l’idée d’une perfectibilité humaine, la croyance au progrès, l’égalité de tous." (Bernez, 2006)
En 1792 Mary traduit et fait publier en français son livre célèbre : 'Défense des droits de la femme avec des restrictions sur des sujets politiques et moraux", Londres, J. Johnson, 1792, un des tout premiers grands traités sur le féminisme, où elle assure qu'elle " regarde depuis longtems l’indépendance, comme le plus grand bonheur de cette vie, et même comme la base de toute vertu ; — et cette indépendance, je me l’assurerai toujours, en resserrant mes besoins, dussai-je vivre sur des landes stériles."
" De quel droit les hommes s’arrogent-ils les fonctions exclusives de juges, si les Femmes partagent avec eux le bienfait de la raison."
M. Wollstonecraft, "Défense des Droits des Femmes, Suivie de quelques Considérations sur des sujets politiques et moraux.", op. cité, traduction française de l'autrice, "Epître Dédicatoire, À Monsieur Talleyrand-Périgord, ancien Évêque d'Autun.", Paris : Chez Buisson ; Lyon : Chez Bruyset, 1792.
"L’on n’ignore pas qu’elles continuent de perdre les premières années de leur vie à se donner une teinture de connoissances, un vernis agréable, mais léger. Pendant ce tems, la force du corps et celle du caractère, se trouvent sacrifiées aux notions peu chastes, libertines même, tranchons le mot, que les hommes ont prises de la beauté, elles-mêmes les immolent au désir d’un établissement ; — car la seule voie, pour les Femmes de s’élever, dans le monde, c’est le mariage, et ce violent désir, étouffant toutes leurs idées morales pour n’en laisser subsister que de basses, à peine sont elles mariées, qu’elles se conduisent comme des enfans. Elles s’habillent, mettent du blanc, du rouge, et on nomme ces poupées le plus bel ouvrage du créateur. — Ces êtres foibles et dégradés ne sont bons, suivant moi, qu’à figurer dans un harem ! — je le demande en bonne foi, de pareilles Femmes sont elles en état de gouverner une famille, ou de prendre soin des pauvres petites créatures si intéressantes qu’elles mettent au monde ?"
op. cité, Introduction.
« Élevez les Femmes comme les hommes, dit Rousseau, et plus elles ressembleront à notre sexe, moins elles auront d’empire sur lui. » C’est précisément là le but où je vise. Je voudrois leur voir de l’empire non sur les hommes, mais sur elles-mêmes."
op. cité, chapitre IV, "Observation sur l’état de dégradation auquel les Femmes sont réduites par différentes causes", p. 141.
"Le désir d’éblouir par les richesses, qui malheureusement assurent le mieux la prééminence de l’homme, le plaisir de commander à des flateurs et beaucoup d’autres calculs aussi bas, faits par l’avide égoïsme, ont contribué à écraser la masse du genre humain, et à faire de la liberté un instrument commode pour le faux patriotisme. Car, tandis que les rangs et les titres acquièrent une fausse grandeur devant laquelle le génie « doit s’humilier et cacher sa tête, convenons qu’à quelques exceptions près, et c’est un grand malheur pour une nation, les hommes de mérite, sans richesses et sans titres, ont bien de la peine à se faire jour. »"
op. cité, chapitre I, p. 5
"Mais on peut rétorquer sur l’homme, l’argument relatif à la servitude dans laquelle le sexe a toujours été retenu. Le petit nombre a toujours asservi le plus grand, et des monstres qui méritoient à peine le nom d’hommes, ont tyrannisé des milliers de leurs semblables."
op. cité, chapitre II, p. 73
"C'est du respect qu’on a pour la propriété, surtout de celle qui s’élève jusqu’à la richesse, que découlent, comme d’une source empoisonnée, la plupart des maux et des vices qui font de ce monde, une scène si effrayante pour l’œil du contemplateur. Car, c’est dans la société la plus policée que des reptiles nuisibles et des serpens venimeux rampent sous des gazons parsemés de fleurs ; et c’est encore là que la volupté, animée par un air brûlant, dessèche toutes les bonnes dispositions, avant qu’elles mûrissent jusqu’à devenir des vertus.
Une classe de citoyens en opprime une autre, parce qu’elles visent toutes à se faire rendre du respect, à cause des propriétés qu’elles possèdent : et malheureusement cette propriété, lorsqu’on a réussi à se la procurer, attire la considération qu’on ne doit qu’aux vertus et aux talens. Des hommes osent négliger les devoirs les plus sacrés de l’homme, ils n’en sont pas moins traités comme des demi-Dieux. Un voile, tissu de vaines cérémonies, sépare la religion de la morale, et l’on est encore étonné que ce monde ne soit, à peu de chose près, qu’une caverne de brigands."
op. cité, chapitre II, pp. 368-369
Qu’on ne s’y méprenne donc pas ; il faut établir plus d’égalité dans la société, si l’on veut que le règne de la morale s’établisse ; et cette égalité, source de la vertu, ne se soutiendroit pas, fût-elle assise sur un rocher, tant qu’une moitié de l’espèce humaine y sera enchaînée par son destin. Soit ignorance, soit orgueil, cette malheureuse moitié travaillera toujours à miner ce piédestal, pour s’en détacher
(…)
La propriété héréditaire fausse le jugement, et ceux qui en sont les victimes, si je puis m’exprimer ainsi, emmaillotés dès leur enfance, exercent rarement la faculté locomotive de leur corps ou de leur esprit ; ils ne voyent les choses qu’à travers un faux milieu qui les empêche de découvrir en quoi consistent le vrai mérite et le vrai bonheur. L’homme ne jouit en effet que d’une lumière trompeuse, lorsque, caché sous la draperie de la situation, il passe avec une stupide indifférence, de dissipation en dissipation, et porte sur tout un œil insignifiant qui nous dit assez que la raison ne l’anime pas"
(...)
"J’avoue, que tout le système de représentation en Angleterre n’étant aujourd’hui qu’un instrument commode pour le despotisme, elles n’ont pas plus à se plaindre qu’une foule d’autres citoyens ; car après tout, elles sont aussi bien représentées que la classe nombreuse attachée aux travaux pénibles, qui paye la liste civile de la royauté, tandis qu’elle peut à peine donner une bouchée de pain à ses enfans. Comment sont-ils représentés, ceux dont les sueurs ont servi à détremper le ciment des magnifiques écuries de l’héritier présomptif, ou ont payé le vernis brillant dont est couvert le char d’une maîtresse qui, du fond de cette machine commode et somptueuse, les regarde avec dédain ?"
"Quant à la lecture de l’histoire, je ne la regarderais guères comme plus utile que celle des romans, si l’on ne la lisoit que comme une simple biographie, si l’on n’y observoit le caractère des différens siècles, les progrès dans la politique, dans les arts : en un mot, si l’on ne la considéroit comme l’histoire de l’homme en général, et non comme celle de quelques individus qui ont occupé un piédestal dans le temple de la renommée, et sont tombés ensuite dans le torrent du tems,"
op. cité, chapitre II, pp. 370-371 ; 386-387 ; 389-390
"Si les pauvres sont heureux [propos tenu par le personnage de Darnford], ou peuvent l'être, les choses sont très bien ainsi. Et je ne comprends pas sur quel principe ces écrivains qui soutiennent cette opinion plaident en faveur d'un changement de système. Les auteurs attachés à l'idée opposée sont beaucoup plus cohérents, qui admettent le fait ; pourtant, insistant sur le fait que l'oppression est le lot de la majorité dans cette vie, ils ont la gentillesse de se tourner vers d'autres, afin qu'ils rectifient les poids et mesures erronés de cette réalité, comme unique manière de justifier les dispositions de la Providence. « Je n'ai pas, continua Darnford, d'opinion plus fermement ancrée dans mon esprit par l'observation que celle-ci : si la richesse peut échouer à produire un bonheur proportionnel, la pauvreté l'exclut le plus souvent, en fermant toutes les voies d'une amélioration."
M. Wollstonecraft, "Maria, or, The Wrongs of Woman" (Maria ou le Malheur d'être femme), écrit en 1796, publié de manière posthume par son mari William Godwin en 1798 ; chapitre 5
ll reste tout de même paradoxal que l'auteure puisse faire de si grands pas entre certaines conceptions sociales d'une vigoureuse modernité (l'indépendance des femmes, la domination patriarcale, par exemple) et d'autres plus ou moins archaïques, comme les jugements moraux conservateurs ou des propositions inégalitaires :
"À neuf ans, les garçons et les filles, destinés à des occupations domestiques, ou à des professions mécaniques, passeroient à d’autres écoles, pour y recevoir une instruction appropriée jusqu’à un certain point à chaque individu, les deux sexes restant toujours ensemble le matin ; mais l’après diner, les filles se rendroient à une école où l’aiguille, la couture en robes et broderie seroient leur occupation."
M. Wollstonecraft, "Défense...", op. cité, chapitre XII, p. 452.
"... jusqu'à un certain point." Lequel ? Comme celui à ne pas dépasser selon son statut social ? Nous avons déjà vu que plusieurs auteurs y pensent déjà. Un autre passage sous-tend cette idée d'éducation selon la fortune, qui étonne beaucoup après tout ce qu'elle a pu dire sur l'inégalité sociale :
"Ceux qui annonceroient des dispositions plus marquées, ou qui seroient plus riches, apprendroient, dans une autre école, les langues mortes et vivantes, les élémens des sciences ; et continueroient l’étude de l’histoire et de la politique, sur un plan plus étendu qui n’exclueroit par la belle littérature." (op. cité),
Même surprise, disions-nous, du côté de la morale :
"Le maintien immodeste de beaucoup de Femmes mariées, qui sont pourtant fidèles à leurs époux, doit rendre cette remarque sensible."
(op. cité, ch. VII, p. 321, note 5)
"D’après cela, je m’oppose également à ce qu’on renferme ensemble trop de Femmes dans des pensions ou des couvens. Je ne puis me rappeler sans indignation les jeux mal-honnêtes, les familiarités indécentes que de jeunes personnes se permettent entr’elles, et dont j’ai été témoin dans ma jeunesse, lorsque le hazard leur amenoit en ma personne, un censeur incommode." (op. cité, ch. VII, p. 333)
"Comme sexe, les Femmes sont habituellement indolentes, et tout semble tendre à les rendre telles." (op. cité, ch. VII, p. 335)
"La honteuse indolence de plusieurs Femmes mariées et de quelques autres un peu avancées en âge, les porte fréquemment à manquer à la délicatesse ;"
(op. cité, ch. VIII, p. 360
Etc.
BIBLIOGRAPHIE
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http://journals.openedition.org/ahrf/11657
BERNEZ Marie-Odile, 2006, 'Catherine Macaulay et Mary Wollstonecraft. Deux femmes dans le débat sur la Révolution française en Angleterre'. In: Annales historiques de la Révolution française, n°344, La prise de parole publique des femmes sous la Révolution française.
https://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_2006_num_344_1_2913
CARON Nathalie, 2006, "Thomas Paine et l’éloge des révolutions", article de la revue d'études américaines Transatlantica, 2 | 2006, pp.
GEFFROY Laurent, 2013, "Penser le revenu garanti avec Thomas Paine", Mouvements, 2013/1 (n° 73), p. 19-22.
https://www.cairn.info/revue-mouvements-2013-1-page-19.htm
JULIN Malou, 2004, "Thomas Paine : un intellectuel d'une révolution à l'autre (1737-1809)", Editions Complexe
LECLAIR Marion, 2018, "Poétique & politique du roman radical en Angleterre (1782-1805)", thèse soutenue à l'Université Sorbonne Paris 3 le 15 septembre 2018.